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- Lutte ouvrière n°2343
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États-Unis – wanted : Edward Snowden – Les grandes oreilles de la NSA
La NSA n'apprécie pas en effet la publicité sur ses pratiques d'écoutes téléphoniques ou les échanges qui se font via les moteurs de recherche et les messageries des géants de l'informatique. Elle cultive en effet la discrétion au point qu'elle a été surnommée « No such Agency » &ndash ; une telle agence n'existe pas.
Officiellement créée en 1952 par Truman, la NSA avait pour but d'unifier les services de cryptologie des différentes armées, qui s'étaient montrés inefficaces aussi bien durant la Seconde Guerre mondiale, lors de l'attaque japonaise contre Pearl Harbour, que pendant la Guerre froide, où les Russes déjouèrent toutes les tentatives américaines d'espionnage.
Ses pouvoirs et son budget se sont surtout étendus après le 11 Septembre et l'adoption du Patriot Act, qui restreignait les libertés individuelles au nom de la lutte contre le terrorisme. Au fil du temps, avec le développement des liaisons téléphoniques et d'Internet, la NSA est ainsi devenue une énorme machine de surveillance qui étend ses tentacules sur le monde entier. Son budget actuel est évalué à 15 milliards de dollars, elle emploierait quelque 40 000 personnes, sans compter les salariés de ses 1 900 sous-traitants, et achève actuellement la construction d'un gigantesque complexe où seront stockées les milliards de données collectées quotidiennement à travers ses écoutes téléphoniques.
Cet espionnage à l'échelle mondiale se fait en toute légalité... du point de vue des États-Unis s'entend. La loi Fisa, datant de 1978 et amendée par la suite, interdit bien la surveillance sans mandat des citoyens américains ; concernant ceux-ci, la NSA peut juste relever l'heure, le lieu et les numéros appelés. Mais la Constitution et les lois américaines ne s'appliquant pas à l'étranger, l'agence est autorisée à relever et stocker toutes les communications échangées dans le monde entier entre non-Américains, y compris leur teneur. Et ceci d'autant plus facilement que, dans le cadre du programme Prism, les Google, Yahoo, Apple et autres géants d'Internet, tous américains, ont été forcés de collaborer avec la NSA en lui communiquant toutes les données de leurs clients étrangers.
Pour avoir dénoncé cet espionnage à l'échelle mondiale, Edward Snowden risque, s'il est pris et jugé, de quinze ans de prison à la peine de mort pour trahison et... espionnage !