Conférence « sociale » : Un scénario cousu de fil patronal26/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2343.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Conférence « sociale » : Un scénario cousu de fil patronal

Dans son intervention en clôture de la deuxième « Grande conférence sociale », le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'est vanté du bilan de la précédente, qui s'était déroulée en juillet 2012.

Ayrault a cité les deux « transformations majeures » qui en sont l'aboutissement : le cadeau de 20 milliards d'euros au patronat, baptisé « crédit d'impôt pour la croissance, la compétitivité et l'emploi », et la loi dite de « sécurisation de l'emploi » (ANI) qui, en fait, ouvre au patronat de nouvelles facilités pour rendre l'emploi plus précaire, et permet de licencier plus facilement, d'introduire une flexibilité accrue, etc. La marque de fabrique de ce gouvernement socialiste consiste à trouver les mots pour camoufler les attaques qu'il mène contre la classe ouvrière.

Le gouvernement se vante donc de renouveler cette année « une démarche qui a porté ses fruits ». « Chacun dit ce qu'il a à dire, il n'y a pas d'éclats de voix. C'est cool, ça rebondit bien », a rapporté un conseiller de l'Élysée. Toutes les grandes confédérations syndicales ouvrières ont repris leur rôle, dans un scénario cousu de fil blanc patronal. À la fin de l'acte 1, rien n'a progressé, hormis une scène déjà utilisée par Sarkozy, pour montrer du doigt les chômeurs : s'ils n'ont pas trouvé de travail, c'est qu'ils le veulent bien, la preuve étant qu'ils laissent des emplois vacants dans les entreprises. Le gouvernement s'est engagé auprès du patronat à remplir ces postes par un « plan de formations prioritaires pour l'emploi ». Il prévoit, en quatre mois, 30 000 formations pour cinq millions de chômeurs et ces formations, si elles se mettent en place, ne déboucheront pas automatiquement sur des emplois, car les patrons gardent le pouvoir entier d'embaucher... ou de licencier massivement.

Dès l'acte 2, prévu à partir du 4 juillet, on sait à l'avance que le scénario tournera franchement au vinaigre : il sera question des attaques contre les retraites. Les confédérations syndicales seront reçues, chacune à son tour, par une brochette de ministres et pourront donc faire preuve d'originalité dans la façon d'avaler, entre autres couleuvres, l'allongement de la durée des cotisations.

L'acte 3 n'est pas encore écrit. Il concerne la réaction des travailleurs à cette mascarade qui doit se conclure par une décision du gouvernement sur les retraites, en septembre. Parmi les syndicats, la CGT et FO se démarquent de façon timide du gouvernement. Mais elles font semblant de croire que Hollande et ses ministres pourraient être dans le camp des travailleurs.

La CGT a annoncé un « processus d'action » consistant en des meetings et une journée interprofessionnelle dès la première quinzaine de septembre. Reste à savoir ce que sera la détermination de la direction de la CGT, et aussi l'attitude des autres confédérations.

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