Immigration : Des enfants que la société juge indésirables26/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2343.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Immigration : Des enfants que la société juge indésirables

Un dispositif dérogatoire au droit commun pour les étrangers vient d'être mis en place. Il concerne les enfants « Parce qu'ils sont étrangers, des enfants en danger du fait de leur isolement, au lieu d'être pris en charge, (...) vont pouvoir être envoyés à l'autre bout du territoire métropolitain », dénonce le Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigrés).

En effet un protocole entre l'État et les départements vient de créer un « dispositif national de mise à l'abri, d'évaluation et d'orientation des mineurs isolés étrangers ». La formule est belle. Mais, en fait, le protocole étend une pratique déjà en vigueur en Seine-Saint-Denis, où 90 % des mineurs isolés trouvés dans le département sont envoyés ailleurs.

Désormais, après une prise en charge financière par l'État de cinq jours initiaux, dits d'évaluation de la situation des jeunes, ceux-ci peuvent être mutés, selon un système de répartition nationale censé être équitable. Le département où le jeune est affecté pourra refuser. Ce qu'il deviendra alors, nul ne le sait. De son côté l'État se décharge sur les départements.

De plus, le nouveau dispositif est « avant tout marqué par la suspicion », dénonce le Gisti, car truffé d'expressions comme « s'assurer de la minorité », « doute sur les déclarations de l'intéressé », « fraude documentaire », et il n'écarte pas le recours à des expertises médicales pour vérifier l'âge du jeune.

Que des mineurs puissent être considérés de cette façon dans un pays comme la France et que les institutions soient incapables de les traiter autrement qu'en suspects, cela montre à quel point on est encore très loin d'une société civilisée, ou simplement humaine.

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