Affaire Tapie (suite) : Le bénéficiaire des largesses de Sarkozy en garde à vue26/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2343.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Affaire Tapie (suite) : Le bénéficiaire des largesses de Sarkozy en garde à vue

Le 24 juin, Tapie a été placé à son tour en garde à vue. Il doit s'expliquer avec les juges qui cherchent à établir dans quelle mesure il a influencé la procédure de l'arbitrage adoptée par Sarkozy, Guéant et Lagarde, et qui lui a permis d'empocher 403 millions d'euros pris sur l'argent public.

Il lui faut notamment s'expliquer sur la réunion du 16 juillet 2007, à laquelle il a d'abord nié puis finalement admis avoir participé. Là, Guéant, représentant de Sarkozy, et son adjoint Pérol, Stéphane Richard, directeur de cabinet de Lagarde, Jean-François Rocchi, représentant du CDR, l'organisme chargé d'apurer les comptes du Crédit lyonnais, ont mis au point la procédure favorable à Tapie, en sa présence !

Il doit aussi s'expliquer sur sa connivence avec l'un des arbitres, Pierre Estoup, avec qui il entretenait des liens depuis... 1997, via son avocat. Selon des éléments du dossier pénal qui circulent dans la presse, son influence aurait semble-t-il limité les poursuites pénales contre Tapie après le scandale des matches truqués de l'Olympique de Marseille.

On verra si, à l'issue de sa garde à vue, Tapie sera mis à son tour en examen pour « escroquerie en bande organisée », comme Estoup, Richard et Rocchi. Une telle mise en examen augmenterait le risque pour Tapie de devoir rembourser tout ou partie des 403 millions. Les juges peuvent en effet remettre en cause la décision de l'arbitrage de multiples façons, ce qui ferait varier le montant qu'on lui réclame. Et même si Tapie était contraint de tout rembourser, rien ne dit qu'il le ferait, car il a vraisemblablement déjà utilisé toutes les ressources de l'évasion fiscale pour préparer son insolvabilité.

Après Tapie, les juges devraient convoquer Claude Guéant qui, en lieu et place de Sarkozy, a joué le rôle de chef d'orchestre de ce petit arrangement entre amis. Cela ne dédouane ni la responsabilité des autres participants, ni celle de celui qui a imposé la partition, Sarkozy, souvent évoqué dans cette affaire, comme dans bien d'autres, mais toujours pas convoqué.

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