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France Télécom et Total : Le gouvernement sauve deux emplois... de PDG
Stéphane Richard, mis en examen dans l'affaire Tapie, n'est pas le premier patron d'une entreprise du CAC 40 à avoir affaire à la justice. En 2001, Henri de Castries et Claude Bébéar, dirigeants d'Axa, avaient été mis en examen pour vol, escroquerie et blanchiment de capitaux aggravé, mais un non-lieu général fut prononcé huit ans plus tard. En 2002, ce fut au tour de Daniel Bouton, PDG de la Société générale, pour blanchiment aggravé. Il fut relaxé en 2008.
En 2007, Christophe de Margerie, dirigeant de Total, a été impliqué dans l'affaire dite Pétrole contre nourriture, du nom d'un programme de l'ONU qui avait autorisé, de 1996 à 2002, le gouvernement de Saddam Hussein, soumis à un embargo, à vendre malgré tout une partie de son pétrole pour lui permettre d'acheter de la nourriture, des médicaments et des biens d'équipement. L'argent, censé venir en aide à la population irakienne réduite à la famine, a été en partie détourné non seulement au profit des dirigeants irakiens de l'époque, mais aussi de personnalités qui avaient servi d'intermédiaires. La société Total a été poursuivie pour corruption d'agents publics étrangers, recel et complicité de trafic d'influence. Son dirigeant compte parmi les vingt prévenus, aux côtés de hauts fonctionnaires, de diplomates et de Pasqua, dirigeant du parti de droite de l'époque, le RPR. Le tribunal doit rendre sa décision le 8 juillet prochain et, en attendant, de Margerie reste PDG de Total.
C'est ce qui explique sans doute l'embarras du gouvernement, qui a choisi de maintenir Stéphane Richard à son poste. Renvoyer le PDG de France Télécom aurait aussi mis celui de Total sur la sellette.