Française de mécanique – Douvrin (Pas de Calais) : Effectifs en chute libre et chantage sur l'emploi26/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2343.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Française de mécanique – Douvrin (Pas de Calais) : Effectifs en chute libre et chantage sur l'emploi

À la Française de mécanique, comme dans beaucoup d'entreprises, les effectifs sont à la baisse depuis de nombreuses années. De plus de 5 300 salariés, dont environ 800 intérimaires, en 2003, les effectifs sont progressivement passés à 3 200 salariés, dont 200 contrats alternants.

Depuis quelques mois, les rumeurs que fait courir la direction se sont amplifiées chaque semaine. On a entendu parler de passage aux 4x10 heures, entendu dire que le nouveau directeur fermerait trois, voire quatre bâtiments, que l'on supprimerait 1 500 emplois. Le DRH affirmait que la production baisserait de 300 000 moteurs par an, etc.

Au début du mois, la direction est finalement arrivée avec des chiffres et des prévisions pour les prochaines années, en volumes de moteurs et en effectifs pour les fabriquer. Selon les prévisions de la direction, il n'y aurait peut-être plus que 1 800 personnes en 2016 pour faire 640 000 moteurs par an, au lieu de 900 000 en 2012 ! Cela ferait plus de mille salariés en moins d'ici trois ans !

Après avoir menti pendant des années, en disant « tout va bien, ne vous inquiétez pas », la direction maintenant tente au contraire de faire peur. Elle fait du chantage à l'obtention d'un nouveau moteur à fabriquer à la FM pour faire passer son accord de compétitivité. Pour mettre la pression sur les emplois, elle dit que l'usine est moins compétitive que celle de Trémery, près de Metz. Mais à Trémery aucune information n'a été donnée sur un moteur en concurrence avec la FM.

En tout cas, il faut savoir que licencier, l'entreprise y est prête, comme l'ont amplement montré récemment les deux actionnaires, PSA et Renault. L'annonce à la presse par la CGT d'une possible suppression de mille emplois a mis en route dans l'usine les discussions sur l'avenir. Bien des salariés aspirent à partir au plus tôt à la retraite et certains espèrent même qu'on leur donnera l'occasion de partir avant. Tout le monde les comprend, le travail posté à la chaîne a usé un grand nombre de travailleurs.

Mais le problème se pose quand même de savoir ce qui arrivera à ceux qui vont rester. Et puis des centaines et même des milliers de travailleurs qui ne sont pas remplacés quand ils partent en retraite, cela ne donne aucune chance aux jeunes de la région, qui sont pour beaucoup au chômage. Les salariés voient bien qu'il s'agit là d'une nouvelle attaque.

Mardi 18 juin, la CGT a organisé une prise de parole au changement d'équipe, le midi. Du coup, la direction s'est mise aussi à faire de l'information en organisant le même jour des réunions pour tous les travailleurs. Le directeur n'a pas beaucoup convaincu et, malgré la claque organisée par la maîtrise à la fin de son discours, l'applaudimètre est resté proche de zéro.

Vendredi 21 juin, la direction annonçait les premières mesures qu'elle comptait proposer à la signature des syndicats dès la fin juillet. Au programme : overtime (c'est-à-dire heures supplémentaires annoncées à la dernière minute), suppression de la pause casse-croûte et vol d'un, deux ou trois jours sur les banques d'heures, selon qu'on est ouvrier, ETAM ou cadre. Elle va faire ainsi des annonces tous les vendredis. Dans les ateliers, les premières ont déclenché beaucoup de commentaires hostiles. Il faudra que cette hostilité se transforme en action de protestation.

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