Airbus – Toulouse : Après le salon du Bourget... l'envers du décor26/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2343.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus – Toulouse : Après le salon du Bourget... l'envers du décor

Lors du salon du Bourget, les industriels gros et petits de l'aéronautique civile mais aussi militaire ont engrangé un maximum de commandes. Mais comment cela va-t-il se traduire pour les travailleurs ? Certains commentateurs se sont réjouis en laissant entendre que le chômage allait enfin diminuer. Mais c'est oublier la rapacité du patronat et la servilité du gouvernement de gauche... et de ses soutiens au niveau de la région.

À Airbus, si l'on en croit Marwan Lahoud, un des patrons de EADS, « en fin d'année, nos lignes d'assemblage tourneront sept jours sur sept, 24 heures sur 24 ». C'est dire que l'accord sur la compétitivité que la direction veut mettre en place au retour des congés ira dans le sens d'une aggravation sévère des conditions de travail. Ce que préparent les dirigeants, c'est une véritable guerre. Même s'il y a dès aujourd'hui des embauches, elles ne sont pas à la hauteur des besoins. Ils préfèrent faire crever à la tâche ceux d'entre nous qui ont un travail et laisser crever les autres au chômage.

En dépit du discours des dirigeants politiques locaux dont Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, qui s'est réjoui « des retombées positives pour l'emploi », force est de constater que le chômage dans la région ne diminue pas, malgré les succès historiques d'Airbus. Il a même augmenté. Par contre, les caisses du patronat de l'aéronautique se remplissent, pas seulement grâce aux commandes mais également grâce aux finances publiques.

Fin juin, il est question que la région vote une rallonge de deux millions d'euros afin d'abonder l'enveloppe d'Aérofund3, ce fonds qui vise à aider les PME sous-traitantes d'Airbus. Ceci vient s'ajouter au dispositif plus vaste sur cinq ans appelé Plan aéronautique de la région et qui est doté de 130 millions d'euros d'aides publiques. Ce plan est destiné à soutenir la modernisation de la filière et à accompagner les entreprises et laboratoires de l'aéronautique et du spatial. Par ailleurs, la région aide beaucoup pour la formation. Ainsi, en 2004, elle a créé un lycée public de l'aéronautique qui vient s'ajouter au lycée privé d'Airbus. Elle finance aussi la formation des stagiaires dans les entreprises aéronautiques, 7,3 millions d'euros y sont consacrés en 2013.

Aux aides de la région il faut ajouter les aides de la Banque publique d'investissement, dont le directeur général est venu inaugurer l'agence de Midi-Pyrénées lundi 24 juin. Il a notamment déclaré : « Nous avons réinvesti à hauteur de 60 millions d'euros dans Aérofund3. Tout ce qui concerne l'aéronautique, quel que soit le rang des entreprises, restera une priorité. »

Pendant que les patrons de l'aéronautique voient leurs coffres-forts se remplir, environ 400 travailleurs licenciés de Freescale sont allés s'inscrire tout récemment à Pôle emploi.

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