Caisse d'allocations familiales – Val-de-Marne : Internet, une solution pour la direction, pas pour les allocataires26/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2343.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisse d'allocations familiales – Val-de-Marne : Internet, une solution pour la direction, pas pour les allocataires

Courant juin, la direction de la CAF du Val-de-Marne a annoncé la fin du numéro de téléphone gratuit qui permettait de prendre un rendez-vous avant de venir aux guichets pour rencontrer un employé de la Caf. Les rendez-vous se prendront dorénavant par Internet.

Fin janvier 2012, la direction avait instauré la prise de rendez-vous par téléphone. Face à l'affluence aux guichets (1 200 allocataires par jour sur les sites de Créteil, Champigny et Thiais) et les files d'attente qui s'allongeaient devant les accueils, la direction avait mis en place ce nouveau système, créant une plate-forme téléphonique et embauchant des employés en CDD.

Pour le personnel des guichets, cela avait apporté un réel soulagement : finies les altercations dans la salle, finies les insultes. L'accueil se faisait plus tranquillement et c'était mieux pour tout le monde. C'est en juin, après de multiples tentatives infructueuses, que les allocataires se sont aperçus que le numéro de téléphone ne fonctionnait plus.

Les rendez-vous se prennent donc, désormais, par Internet. Mais cela ne va pas de soi. Pendant toute une période, la CAF n'enregistrait que les mails avec vrais noms et prénoms. Elle a fini par accepter d'enregistrer des mails avec pseudonymes. Cela est loin de tout résoudre et pour bien des familles, joindre la Caf est devenu un vrai problème. Tout le monde n'a pas de connexion Internet et il faut partir alors à la recherche d'un cyber café (et il n'y en a pas à tous les coins de rues) sans parler des allocataires qui ne maîtrisent pas l'informatique. Certains n'ont ni téléphone fixe ni portable. Et pour les SDF, c'est mission impossible.

La direction a informé tardivement les allocataires de la suppression du numéro de téléphone gratuit. Depuis, comme pour se dédouaner, elle a précisé que le numéro fonctionne toujours... mais qu'il est payant, au coût d'une communication locale, sans compter qu'il faut s'armer de patience pour tenter d'avoir un interlocuteur, le réseau étant vite saturé.

La direction se moque du service public. Elle a seulement trouvé un nouveau moyen de se débarrasser des allocataires, dont les files d'attente faisaient mauvais effet devant son adresse.

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