Assistants d'éducation – Maine-et-Loire : Après les postes précaires, les postes précaires26/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2343.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assistants d'éducation – Maine-et-Loire : Après les postes précaires, les postes précaires

Le ministère de l'Éducation nationale a annoncé la suppression de 2 000 postes d'assistants d'éducation. Il s'agit surtout des personnels des services de vie scolaire des collèges et lycées, chargés de la surveillance en dehors des heures de cours et de l'encadrement éducatif des élèves. Dans le Maine-et-Loire, l'équivalent d'une vingtaine de postes sont supprimés : cela touche beaucoup d'établissements scolaires, car cela se traduit par des réductions du nombre d'heures attribuées par établissement.

Pour se justifier, l'administration explique qu'on ne supprime pas les temps horaires des assistants d'éducation consacrés à la surveillance, mais seulement la partie consacrée à l'accompagnement éducatif. Elle explique que ces tâches pédagogiques doivent être confiées à des enseignants, et qu'elle embauchera pour cela des emplois avenir professeur (EAP)

Des salariés précaires maltraités...

En directrice des ressources humaines aussi glaciale que les DRH des entreprises capitalistes, l'Éducation nationale ne se soucie pas des conséquences immédiates sur le personnel précaire qui était en poste cette année. En effet ce changement de politique de recrutement aura pour conséquence des non-renouvellements de contrats, des diminutions d'horaires, et donc de salaires, des mutations forcées. Cela aura aussi un effet domino sur les AVS (auxiliaires de vie scolaire) qui accompagnent les élèves handicapés, y compris ceux des écoles, car certains d'entre eux ont été embauchés sur le quota de postes d'assistants d'éducation attribués au Maine-et-Loire.

Un nouveau contrat précaire : les emplois avenir professeur

Les emplois avenir professeurs seront de nouveaux contrats précaires, dont les syndicats ont dénoncé la finalité et les conditions d'embauche. Ils sont destinés aux étudiants boursiers ayant un bac + 3 (par exemple une licence) qui souhaitent devenir professeurs. Ce sont des contrats de droit privé, avec un horaire variant de 12 heures à 17 heures 30 par semaine, pour 400 euros net par mois, qui s'ajoutent aux bourses reçues en fonction de la situation familiale, pour une durée de trois ans maximum.

Bien sûr, pour des étudiants ayant besoin de financer leurs études en travaillant, un job sera une chance d'améliorer le quotidien. Mais par ailleurs ils ne pourront compenser la saignée de plus de 60 000 emplois de titulaires qui a eu lieu dans l'Éducation nationale. La pénurie de personnel a pour conséquence des classes surchargées et une désorganisation catastrophique du travail.

Ce ne sont pas les 20 000 postes de professeurs annoncés en plus pour la rentrée qui y changeront quelque chose car, dans les faits, il n'y aura qu'une création nette de 7 000 emplois. La formation sur le tas des EAP dans ces conditions sera tout au plus une approche de la réalité du métier, suffisante pour défaire un jeune de son enthousiasme pour le métier d'enseignant ! Au lieu d'embaucher sur des emplois de fonctionnaires titulaires, l'État a recours à un nouveau subterfuge.

La bonne réponse : la grève !

Dans le Maine-et-Loire, suite à l'annonce de la suppression d'une vingtaine de postes d'assistants d'éducation, un mouvement de grève spontané a eu lieu le mardi 18 juin dans certains services de vie scolaire des collèges et lycées.

Les syndicats CGT, FSU et SUD ont pris l'initiative d'appeler le personnel de vie scolaire de lycée et collège et les AVS (auxiliaires de vie scolaire) à une grève mardi 25 juin, qui s'annonçait bien suivie. C'est certainement la meilleure réponse, non seulement pour protester contre ces suppressions de postes, mais aussi pour obtenir des garanties sur les réembauches des assistants d'éducation concernés.

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