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- Lutte ouvrière n°2343
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Leur société
Saint-Nazaire : Contre le projet de la mairie – les agents des maternelles en lutte
La ville de Saint-Nazaire, de gauche plurielle, a décidé de mettre en place, dès la rentrée de septembre 2013, la réforme des rythmes scolaires. Faute de moyens, il est évident que la nouvelle organisation du temps de travail n'apportera rien de bon, ni pour les enfants, comme veulent le faire croire les élus de la mairie, ni pour les agents qui s'occupent des enfants. Les agents des écoles maternelles, les Atsem, sont en mouvement depuis le 4 juin contre le projet de la mairie qui veut les faire passer de 1 505 heures travaillées à 1 569 heures, soit une augmentation de 64 heures, sans être pour autant payés plus.
En 2007, les Atsem en lutte avaient obtenu de travailler moins, pour compenser la grande amplitude de leur journée de travail. Passer plus de 9 heures chaque jour auprès des enfants, y compris pendant le repas de midi, chacun comprend que ce n'est pas de tout repos. C'est cet acquis que la mairie remet en question, pour pallier le manque de personnel. Le plan est d'augmenter leur temps de travail, avec l'argument d'égalité entre tous les agents de la mairie.
Avec la CGT et FO, les Atsem demandent le report de la réforme à la rentrée de 2014 et le maintien des horaires à 1 505 heures, faisant grève totale certains jours, ou deux heures sur le temps de midi pendant la restauration scolaire, avec occupation des locaux de la mairie, et pique-nique. Sur 83, une cinquantaine d'Atsem participent aux actions. Les décisions se prennent en assemblée générale.
D'emblée, les agents ont vu avec quel mépris les considéraient les élus, l'administration, et aussi certains syndicalistes, tout acquis aux propositions de la mairie. Le PCF, dans la majorité municipale contrairement aux autres années, a soutenu cette fois le conflit des Atsem.
Face à leur détermination, le CTP (comité technique paritaire) qui devait entériner le projet de la hausse du temps de travail, reporté sans arrêt, n'a pu se tenir. Les Atsem refusant de sortir de la salle du conseil municipal où se tenait le CTP, l'administration n'avait plus qu'à remballer ses dossiers et à quitter la salle.
Celui du mercredi 12 juin a été particulièrement animé. C'est au son du tambour, des casseroles, d'instruments en tout genre que les membres du CTP ont été accueillis. Une fois de plus, mais cette fois avec une musique endiablée et de nombreux applaudissements, les uns après les autres, les membres ont repris la porte.
Dernier coup tordu en date : le CTP du lundi 17 juin, annoncé au foyer des travailleurs à 10 h, a eu lieu en fait à l'hôtel de ville. Quand les grévistes se sont aperçues de la supercherie, elles sont parties en manifestation, avec les banderoles, dans les rues de Saint-Nazaire, chantant à tue-tête pour rejoindre la réunion.
Le vote a fini par avoir lieu au CTP du 20 juin. À part la CGT et le PCF (FO n'a pas de représentant), les autres membres, c'est-à-dire aussi la CFDT et l'Unsa, ont voté pour, sous la colère et l'écoeurement des Atsem présents dans les couloirs de la mairie.
Cette mobilisation des Atsem, pendant trois semaines, a mis à nu le vrai visage du soi-disant « dialogue social » à la mairie, fait seulement de mépris et d'arrogance à leur encontre.
Samedi 22 juin, à l'appel de la FCPE, de la FSU, de la CGT et de FO, un rassemblement avait lieu devant l'hôtel de Ville... au milieu des mariages ! Les Atsem y étaient encore nombreuses et tout le monde s'est donné rendez-vous, au conseil municipal où le projet devrait être entériné, prévu vendredi 28 juin.