Centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) : Les sous-traitants en ont assez d'être maltraités19/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une-2281.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) : Les sous-traitants en ont assez d'être maltraités

Lundi 16 avril, la très grosse majorité de la centaine de travailleurs de l'entreprise sous-traitante SPIE-DEN se sont mis en grève illimitée sur le site nucléaire de Cattenom. Le lendemain, ils faisaient une opération escargot sur la route menant à la centrale, provoquant d'immenses embouteillages. Dans l'Est, la mobilisation a touché aussi la centrale de Fessenheim.

Les revendications de ceux que l'on appelle les nomades du nucléaire portent sur les conditions de vie et de travail. Les jeunes sont mobilisés contre les conditions de déplacement et de logement car ils se retrouvent éloignés de leur famille, logés quelquefois à plusieurs par chambre. La CGT réclame une indemnité de grand déplacement unique de 120 euros par jour, quelle que soit la convention collective.

Mais au-delà de ces revendications immédiates, le ras-le-bol est profond. Les sous-traitants sont 35 000 à travailler de centrale en centrale nucléaire. Ils sont mal payés, avec des salaires qui avoisinent souvent le smic, mal logés dans leurs déplacements à travers le pays, et mal considérés, avec des horaires qui changent sans cesse.

Sur France 3, un prestataire -- c'est ainsi que l'on nomme les sous-traitants -- racontait qu'il était à Cattenom normalement jusqu'à fin mars, mais que cela avait été reporté à fin avril puis à mi-mai. Avec toutes les difficultés de vie de famille et les problèmes de logement que cela pose.

Mercredi 18 avril, la CGT avait prévu de longue date une mobilisation nationale des salariés du nucléaire -- salariés d'EDF ou prestataires -- avec des arrêts de travail et un rassemblement à Saint-Denis devant le siège d'EDF.

La CGT réclame un statut des prestataires, avec un suivi médical unique par la médecine des sites nucléaires ainsi qu'une baisse de la dose annuelle de radioactivité admissible de 20 à 10 mSV. Ils subissent 80 % des risques professionnels et la CGT revendique également la reconnaissance des contaminations internes et externes en accident de travail.

La direction d'EDF se défend de tirer tout vers le bas, en disant qu'elle ne sélectionne pas les entreprises moins disantes mais les mieux disantes. Il n'en reste pas moins que les conditions de vie, de travail et de salaire des prestataires se dégradent année après année, dans un contexte où le donneur d'ordres, EDF, veut réduire au maximum ce que l'on appelle les arrêts de tranche : un réacteur à l'arrêt est un réacteur qui ne produit pas de courant et, surtout, pas d'argent pour l'entreprise capitaliste qu'est devenue EDF.

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