À Florange, la mobilisation continue contre la fermeture des hauts fourneaux. Après la manifestation devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy et la marche sur Paris début avril, l'intersyndicale d'ArcelorMittal a de nouveau occupé le portier des grands bureaux et y a installé, lundi 16 avril, un « village gaulois » avec tentes et tables, pour inviter au débat et à venir les soutenir. Le groupe Zebda a annoncé sa venue.

La direction, quant à elle, a eu le culot de porter plainte contre trois travailleurs, convoqués au commissariat de Thionville pour « menaces de mort proférées à l'endroit d'un responsable de la sécurité et de plusieurs vigiles ». Comme par hasard, les trois manifestants incriminés sont les trois marcheurs qui ont été les plus médiatisés lors de la montée sur Paris.

Bien sûr, dans cette société, fermer des usines, mettre au chômage des centaines de travailleurs pour faire davantage de profits, cela n'est pas considéré comme un délit. Menacer de fermeture les hauts fourneaux et l'aciérie, étrangler les entreprises extérieures et renvoyer tous les intérimaires, cela est tout à fait normal. Par contre, dès l'instant où les travailleurs se rebellent, ce sont eux que l'on traite comme des délinquants ! Tout comme il y a trois ans, lorsque Mittal avait annoncé la fermeture de l'aciérie de Gandrange. Des travailleurs avaient été convoqués à la gendarmerie, accusés d'avoir saccagé le bureau du directeur... alors que Mittal saccageait, lui, toute l'usine !

En tout cas, cette péripétie judiciaire n'a pas entamé la détermination des sidérurgistes mobilisés. Des actions sont prévues, comme le 25 avril, où l'intersyndicale manifestera au siège d'ArcelorMittal à Saint-Denis lors d'un Comité central d'entreprise. Pour le 1er mai, un rassemblement est en préparation.

Les syndicats de Florange avaient promis qu'ils seraient le cauchemar de Sarkozy. Jusqu'à maintenant, contrairement à lui, ils ont tenu leurs promesses !