La dette : Un prétexte pour rançonner les populations19/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une-2281.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

La dette : Un prétexte pour rançonner les populations

Après les deux opérations de la BCE en décembre et février derniers, qui ont consisté à prêter aux banques européennes au total environ mille milliards d'euros pour trois ans au taux de 1 %, les gouvernements et la presse avaient salué le calme retrouvé des marchés financiers et le retour des marchés d'actions à la hausse : la page de la crise financière de la zone euro était paraît-il tournée.

Eh bien, pas pour longtemps. Les banques européennes ont encaissé ce cadeau -- faire payer un crédit 1 % quand l'inflation dépasse les 2 %, c'est même plus qu'un cadeau, c'est une subvention ! Et la spéculation a repris de plus belle. Y compris sans doute grâce aux milliards d'euros offerts par la BCE aux banquiers européens.

Depuis un mois, c'est au tour de l'Espagne d'être dans le collimateur et de payer le prix fort pour se financer. Lundi 16 avril, le taux d'intérêt exigé pour les obligations espagnoles à dix ans a dépassé 6 %. C'est la dégradation spectaculaire de la situation économique espagnole qui en fait la cible actuelle de la spéculation.

Pour rassurer les marchés et afficher sa volonté de réduire les déficits publics et le niveau de l'endettement du pays, le gouvernement de droite de Rajoy, arrivé au pouvoir en novembre dernier, avait pourtant annoncé un plan d'économies de 27 milliards d'euros, complété par un programme de dix milliards de coupes supplémentaires dans les dépenses d'éducation et de santé des régions et par une réforme du droit du travail destinée à faciliter les licenciements.

C'était ajouter de nouvelles mesures d'austérité à celles du gouvernement du socialiste Zapatero qui l'avait précédé. Mais ces mesures d'austérité, présentées comme destinées à « rassurer les marchés », ont l'effet contraire. Elles accroissent le chômage, appauvrissent les populations, plongent l'économie dans la récession et réduisent comme peau de chagrin les ressources des budgets publics. Résultat, le déficit du budget de l'État et son endettement, au lieu de se réduire, ne peuvent que croître.

Ainsi, la dette nourrit la dette, pour le plus grand bénéfice des spéculateurs et, surtout, des banquiers qui ont fait de la dette des États, et des plans d'austérité imposés aux population sous prétexte de la rembourser, leur principale source de revenus en cette période de crise.

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