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- Lutte ouvrière n°2281
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Dans les entreprises
PSA -- Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : Contre la fermeture programmée Un petit succès de la mobilisation
Depuis juillet 2011, les travailleurs d'Aulnay-sous-Bois se mobilisent contre la fermeture annoncée de l'usine. Après plusieurs débrayages, une manifestation dans les rues d'Aulnay, des démonstrations devant le siège de PSA à Paris, les ouvriers avaient prévu d'aller manifester devant le QG de Sarkozy, dès le vendredi 23 mars.
Cela inquiéta alors suffisamment les pouvoirs publics pour qu'ils cherchent à l'éviter à tout prix en promettant qu'une délégation serait reçue le même jour à Bercy, au ministère de l'Économie. Plusieurs centaines d'ouvriers se rassemblèrent donc pour y accompagner leur délégation reçue par des représentants de Sarkozy et du gouvernement. Et, toujours pour éviter une manifestation devant le QG de Sarkozy, ces représentants du gouvernement promirent une autre réunion, cette fois à la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Le vendredi 30 mars, le préfet de Seine-Saint-Denis présidait donc à Bobigny une réunion avec un directeur de PSA, des représentants des syndicats de l'usine et des élus locaux. Le gouvernement brillait par son absence. On était encore loin de la réunion tripartite demandée par les ouvriers de PSA -- avec un représentant du gouvernement, la direction de PSA et les syndicats -- pour que soit signée une garantie du maintien des emplois au moins jusqu'en 2016 et l'attribution d'un nouveau véhicule. Quant aux discours tenus pendant cette réunion, ils ne visaient qu'à essayer de les endormir. Au milieu des bavardages sur la compétitivité, le directeur de PSA osa affirmer qu'il n'y aurait peut-être pas de remplaçant au véhicule C3 et que la direction ne pouvait rien prévoir à l'horizon 2014. Le mensonge était tellement gros que même les élus socialistes essayèrent de dire à ce directeur arrogant qu'il pourrait au moins y mettre du sien pour faire croire à la bonne volonté de la direction !
Finalement, tout ce que le préfet put proposer était une nouvelle réunion en juin, afin de ne pas déranger le bon déroulement des élections. Bref, il fallait que les ouvriers menacés de licenciement se taisent pendant les élections.
Au moins, cette réunion montra l'attitude arrogante et méprisante de la direction et elle a convaincu plusieurs centaines d'ouvriers de la nécessité de se battre contre la fermeture, sans attendre un geste du côté du patron. Jeudi 12 avril, c'est donc à plus de 400 que les travailleurs décidèrent d'aller manifester devant le QG de Sarkozy. Leur détermination eut raison de la surdité du gouvernement, puisque la veille au soir le préfet annonça finalement que Sarkozy lui-même recevrait une délégation.
Cela a été ressenti par tous les travailleurs comme un premier pas. Bien entendu, à cette réunion, Sarkozy ne proposa rien, ne promit rien de concret. En revanche, il établit, avec beaucoup de fierté, la liste des cadeaux qu'il avait offerts à PSA. Mais il ne sut plus quoi répondre quand un membre de la délégation lui fit remarquer qu'avec tout cela il avait donc les moyens d'imposer le maintien des emplois à la direction de PSA.
Face à la mobilisation des ouvriers, Sarkozy a quand même dû prévoir la tenue d'une véritable réunion tripartite, qui devait se tenir mercredi 18 avril, en présence du ministre de l'Industrie comme le demandaient les grévistes.
Tout reste encore à faire encore pour empêcher la fermeture de l'usine d'Aulnay. Bien des travailleurs sont conscients qu'avoir obtenu cette réunion est un premier pas mais qu'il faudra considérablement étendre et renforcer la mobilisation pour forcer PSA à signer un accord de maintien de l'emploi.
Les travailleurs devront utiliser leur force, leur nombre afin de contraindre le patron à céder. Mais les petits reculs de la partie adverse sont des étapes dans la mobilisation et la lutte, et sont des encouragements à la poursuivre contre les attaques de la direction.