À Sochaux, la direction a prévu de renvoyer d'ici juillet 350 intérimaires, sur les 1 700 qui travaillent dans les ateliers. Les rythmes de travail, déjà à la limite du supportable aujourd'hui, seront encore intensifiés malgré des prévisions de production revues, en partie, à la baisse.

Sur les 3 000 ouvriers du Montage, dont plus d'un tiers est en intérim, les 5 et 6 avril 250 travailleurs intérimaires et embauchés ont arrêté le travail, à l'appel de la CGT, sur les trois postes. Ils ont protesté ensemble contre les renvois d'intérimaires et les surcharges de travail qui se profilent pour ceux qui restent. Et cela s'est vu, les chaînes tournant presque deux fois moins vite que d'ordinaire !

Lors des protestations, les intérimaires, jeunes pour la plupart, ont exprimé leur colère aux représentants du patron, ce qui a mis du baume au coeur des embauchés présents à leurs côtés. Il y a du travail pour tous et il faut le partager pour maintenir tous les emplois, sans baisser les paies. Des intérimaires ont dénoncé aussi le fait que le patron ampute leur paie quand il décrète des jours non travaillés et rejette des intérimaires en fin de contrat tout en en recrutant d'autres pour deux mois, c'est-à-dire jusqu'en juillet seulement.

Qu'ils viennent d'arriver ou qu'ils soient là depuis plusieurs mois, le mince espoir d'être embauché s'écroule pour les intérimaires suite à la décision de PSA de geler les embauches.

Autant dire que les discours du staff de la direction sur la baisse des ventes automobiles ne sont d'aucun effet face à des travailleurs qui mettent en avant des questions vitales pour eux. Les ouvriers s'estiment en droit de protéger leur emploi et leur paie. Et le 11 avril ce sont encore plus de 120 ouvriers de deux équipes qui ont protesté, avec le soutien moral apporté par une pétition intitulée « Travailler moins pour travailler tous » signée de 1 600 de travailleurs du Montage et de Peinture.

Vendredi 13 avril, une vingtaine d'intérimaires et d'embauchés donnaient une conférence de presse pour dénoncer comment PSA veut jeter les intérimaires, alors que le travail en fait ne manque pas, pour peu qu'on le répartisse.

De toute façon, les travailleurs ne sont pas responsables des baisses de commandes de PSA. Ils n'ont pas à en payer la note : voilà ce que des centaines de travailleurs ont tenu à affirmer haut et fort.