Sécurité sociale minière : Des droits remis en cause25/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2173.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale minière : Des droits remis en cause

Les anciens mineurs et « ayants droit », c'est-à-dire les enfants à charge ou les veuves de mineurs, ont un régime spécial de Sécurité sociale, hérité de celui des Houillères, où les soins et la médecine étaient en grande partie gratuits.

Ce régime a été créé en 1946, à une époque de pression acharnée pour faire suer des profits aux mineurs, où il fallait que la production de charbon sorte, et au plus bas prix. Dans ce contexte, accorder la gratuité des soins revendiquée par les mineurs permettait de leur offrir une contrepartie, finalement pas trop coûteuse.

Depuis de nombreuses années, ce régime est attaqué. Avec la quasi-disparition du métier de mineur, les recettes de cotisations sont de plus en plus réduites. Alors, au nom de la réduction des coûts, les pharmacies, les dispensaires, les hôpitaux disparaissent. Les établissements de gérontologie des mines sont transférés au secteur privé et le prix à la journée, bien sûr, augmente. Aujourd'hui, la remise en cause du service et de la gratuité se fait encore plus précise : les franchises sont imposées au nom de « l'équité » ! « L'équité » avec le régime général, c'est de payer les franchises sur les visites médicales ou sur les médicaments : c'est le nivellement par le bas !

Ainsi, depuis le décret du 31 décembre dernier, certains droits comme la prise en charge de frais de transports en ambulance, la prise en charge de certaines dépenses liées aux cures, ainsi que le niveau de prise en charge de certaines prestations pharmaceutiques et thérapeutiques sont supprimés. Ce qui signifie, par exemple, que, désormais, un mineur ou sa veuve qui veut se rendre dans un centre de santé ne bénéficiera plus de la gratuité des transports. Ces remises en cause de la gratuité se multiplient contre des personnes âgées souffrant de pathologies multiples et lourdes (comme la silicose pour ceux qui ont travaillé au fond des mines) et dont la moyenne d'âge est de 77 ans. Elle s'attaque aussi à une population qui a des revenus très faibles, le niveau des pensions est bas et de nombreuses veuves d'ouvriers des mines ont des revenus au minimum-vieillesse.

Par ailleurs, la Sécurité sociale des Mines avait des biens. Elle est encore aujourd'hui propriétaire d'immeubles haussmanniens dans les beaux quartiers de Paris, dans les 8e ou 16e arrondissements, d'immeubles art déco. L'hôtel Princes de Galles, sur les Champs-Élysées, vendu maintenant, appartenait à la Sécurité des Mines.

Les anciens mineurs, leurs veuves et ayants droit sont aujourd'hui attaqués. Ce sont les luttes et les grèves qui ont fait avancer la condition ouvrière des anciens, c'est avec cela qu'il va falloir renouer pour défendre les acquis des travailleurs. La mobilisation s'organise. Une manifestation réussie a eu lieu à Paris le 17 mars dernier et le combat continue !

Partager