SNCF : A travail égal, il faut salaire et retraite égaux !25/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2173.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : A travail égal, il faut salaire et retraite égaux !

89 Marocains, employés ou retraités de la SNCF où ils travaillaient sous le régime dit du PS25, c'est-à-dire sous un contrat de droit privé, différent de celui des cheminots, ont saisi le tribunal des prud'hommes de Paris pour discrimination par rapport à leurs collègues qui sont, eux, sous statut cheminot.

Ces travailleurs marocains ont été recrutés dans leur région d'origine au cours des années soixante-dix, comme des milliers d'autres Maghrébins, pour pallier le manque de main- d'oeuvre en France. Alors que beaucoup rejoignaient les usines de sidérurgie ou d'automobile, eux se sont retrouvés à la SNCF, à travailler en 3x8 et cantonnés aux travaux les plus durs : les services de gare, triage ou formation des trains de marchandises, ou bien les services d'équipement, de renouvellement de voies, de pose des rails.

Prenant prétexte de leur nationalité étrangère leur interdisant de bénéficier du statut de cheminot, la SNCF ne leur a accordé qu'une couverture maladie moins avantageuse et un droit à la retraite à 60 ans alors que les cheminots employés à des postes similaires arrêtent le travail à 55 ans. Dans une annexe de l'accord sur les 35 heures, la SNCF leur a donné la possibilité de partir en préretraite à 55 ans, mais elle n'a rien lâché sur le montant des salaires et des retraites, ou sur le reclassement de ces travailleurs âgés à des postes moins pénibles.

Aujourd'hui, 89 cheminots marocains réclament à la SNCF la reconstitution de leur carrière et l'alignement de leurs retraites sur celles de leurs collègues sous statut cheminot. Car le déroulement de carrière de ces auxiliaires (ou «PS25») a été particulièrement lent, pour ne pas dire inexistant, sans espoir de s'élever au-dessus du bas de l'échelle après vingt ou trente ans de travail. Leur avocat évalue le préjudice de chacun de ces hommes entre 300 000 et 400 000 euros.

Ce sont entre 1 000 et 2 000 travailleurs maghrébins que la SNCF a ainsi exploités pendant des dizaines d'années. L'alignement de leurs salaires et retraites sur ceux des cheminots sous statut ne serait que justice !

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