SKF - Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire) : : Un coup de colère salutaire25/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2173.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SKF - Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire) : : Un coup de colère salutaire

Jeudi 18 mars, à l'usine de roulements à billes SKF de Saint-Cyr-sur-Loire, c'est à propos d'un projet de changement des horaires des travailleurs en équipe que la colère a éclaté.

La direction avait en effet annoncé son intention de supprimer la pause repas (qui n'est pourtant que de 36 minutes), la fin du poste étant anticipée d'autant. L'heure de la prise de poste devant d'autre part être avancée, il en résultait que, pendant plus d'une heure avant l'arrivée de l'équipe de nuit, il n'y aurait plus eu quiconque sur les machines. Comme bien sûr il n'est pas question que les machines restent inemployées pendant une heure, la direction comptait sur des « volontaires » pour boucher le trou. Et en attendant de trouver ces éventuels volontaires, nous aurions dû faire une heure supplémentaire obligatoire.

Après des périodes de chômage partiel en 2009, l'annonce d'une baisse des primes d'été et d'intéressement, l'octroi d'une augmentation annuelle minable et des départs dans le cadre de ce que les patrons appellent pour noyer le poisson la « gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences », le projet de la direction a été ressenti comme une véritable provocation.

Jeudi 18 mars donc, l'équipe de nuit se mit spontanément en grève. Elle entraîna l'équipe du matin qui prit le relais, comme le fit l'équipe d'après-midi. Le responsable des changements d'horaires, sommé de venir s'expliquer, fut accueilli aux cris de « Démission ». Des palettes brûlaient aux entrées de l'usine, tandis que les grévistes filtraient l'entrée des cadres. Avant la fin de la matinée, le responsable, tête basse, annonçait qu'il remballait son projet.

Les grévistes décidèrent de ne pas en rester là, et d'élargir les revendications aux salaires. Au changement d'équipe de 14 heures, l'assemblée générale décida la poursuite de la grève sur cette base, en réclamant aussi que la journée de grève ne soit pas décomptée et que la prime d'équipe soit augmentée de 50 euros. En fin d'après-midi, la direction proposait une prime exceptionnelle de 250 euros. Il fut décidé d'attendre le retour de l'équipe de nuit. qui reprit la grève jusqu'à minuit.

Finalement, outre la mise au rebut du changement d'horaires, les grévistes ont obtenu une augmentation de la prime d'équipe de 30 euros (soit 360 euros annuels, au lieu de la prime exceptionnelle) et le décompte en RTT de la journée de grève.

Il y a un sentiment de fierté chez tous ceux qui ont participé à cette grève, certes courte, mais organisée par les travailleurs des équipes eux-mêmes. Prêts à remettre ça si nécessaire, les grévistes ont également apprécié que, pour avoir pris le mouvement en route, des syndicalistes les aient félicités de leur réactivité.

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