Isère : Grève dans le secteur de l'Action sociale25/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2173.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Isère : Grève dans le secteur de l'Action sociale

Lundi 15 mars, date anniversaire de la Convention de 1966 qui régit actuellement un grand nombre d'établissements dans le travail social, une journée de grève et des rassemblements étaient prévus un peu partout en France à l'appel des syndicats. À Grenoble, deux cents travailleurs environ se sont retrouvés devant la Préfecture.

En effet, cette convention est gravement remise en cause par les employeurs. Des négociations entre syndicats patronaux et de salariés ont débuté il y a plusieurs mois et doivent se terminer en juillet 2010. Pour faire baisser les coûts, les employeurs demandent par exemple la suppression totale des jours de congés supplémentaires, celle des jours d'ancienneté, des trois jours de carence de la Sécurité sociale en cas de maladie, ils veulent instaurer le salaire au mérite, le travail en forfait jour et non plus décompté en heures, etc.

Ces économies se retournent également contre les bénéficiaires de ces services sociaux. Le Conseil Général de l'Isère, à majorité socialiste, pas avare quand il s'agit de subventionner de grandes entreprises comme ST Microelectronics, a revu à la baisse les budgets de fonctionnement des établissements puisque les taux directeurs annoncés sont gelés, ne prenant pas en considération les augmentations du coût de la vie. Depuis quelques mois il explique, relayé par les employeurs, que « les enfants seraient finalement mieux dans leur famille, plutôt que placés en internat éducatif » et qu'il suffit d'envoyer les éducateurs au domicile des parents. La véritable raison est que les prix de journée seraient divisés par deux, voire plus.

Quant aux quelques établissements qui continueront à accueillir des enfants et des adolescents, le Conseil général exige une ouverture des structures, et donc le travail du personnel, 365 jours sur 365. Cela bien entendu sans moyens financiers ni salariés supplémentaires. Avec la loi Bachelot dite « Hôpital Patient Santé Territoire », il est question de réduire le nombre d'associations intervenant dans le secteur social de 35 000 à 4 000. Dans ce contexte, on assiste à des fusions-absorptions et même à des disparitions d'associations, ce qui engendre ici où là des pertes de postes, voire des licenciements.

Aujourd'hui, les employeurs expliquent que les associations et « nous professionnels » sommes mis en concurrence par les appels d'offres émanant des Conseils généraux, les moins coûteux remportant les marchés. On nous dit que l'on ne peut que s'y conformer sous peine de risquer de disparaître et de perdre nos emplois. Les salariés qui se sont mobilisés lundi 15 mars ne sont pas prêts à céder à ce chantage.

Partager