Remaniement ministériel : Petite tambouille sarko-politicienne25/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2173.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Remaniement ministériel : Petite tambouille sarko-politicienne

Sarkozy avait averti que, quel que soit le résultat des élections régionales, la politique de son gouvernement ne changerait pas : il poursuivrait ce qu'il appelle « les réformes », ce qui veut dire en clair que la politique de cadeaux aux riches et d'attaques dirigées contre les travailleurs continuerait. C'est bien apparemment ce qui va se passer.

Notant au soir du deuxième tour que le gouvernement n'était plus soutenu que par 35 % des votants, soit à peine plus de 17 % du corps électoral, certains représentants de la gauche demandaient au président de changer de politique, mais ils en seront pour leurs frais. Sarkozy ne se donne même pas la peine de faire semblant de tenir compte de l'avis de l'électorat et il l'a proclamé à sa façon à travers le mini-remaniement ministériel annoncé au soir du 22 mars.

En effet seuls Darcos, ministre des Affaires sociales, et Hirsch, commissaire aux Solidarités, quittent le gouvernement, pendant que Woerth passe du Budget aux Affaires sociales et que trois nouveaux seulement entrent au gouvernement. Cependant, Sarkozy a aussi saisi l'occasion de calmer les critiques de plus en plus ouvertes émanant de ses propres partisans, recourant pour cela aux vieilles ficelles de la politique parlementaire.

Ainsi, pour apaiser la fronde des chiraquiens, il a nommé l'un d'entre eux, Baroin, ministre du Budget. Pour tenter de rogner les ailes, pourtant pas bien impressionnantes, de Villepin, il a bombardé un de ses fidèles, Tron, secrétaire d'État. Pour conserver l'appui des « centristes », particulièrement échaudés par les mauvais résultats électoraux, il a offert à Daubresse, ex-UDF, le maroquin de la Jeunesse. Et naturellement, il a maintenu en place non seulement les représentants des divers groupes, sous-groupes et « sensibilités » témoignant des divers appétits des coteries de sa majorité, mais aussi toutes les pauvres figures de « l'ouverture », de Kouchner à Besson. Ainsi représentés au gouvernement, ces divers clans hésiteront sans doute un peu plus à formuler des critiques et à ruer dans les brancards. Quant à savoir si cela contentera l'électorat dont ces gens-là sont censés représenter la « sensibilité », c'est encore une autre question. Et il faudra attendre 2012 pour y avoir une réponse.

Au passage, on voit aussi ce que valaient les déclarations du soi-disant « hyperprésident » Sarkozy, celui qui parlait de « rupture », critiquait « l'immobilisme » de ses prédécesseurs et promettait des gouvernements « resserrés » permettant la « continuité » dans l'action. Non seulement le gouvernement compte trente-neuf ministres et secrétaires d'État, mais ceux-ci valsent d'un maroquin à l'autre avec facilité, au point que le ministère du Travail a eu pas moins de quatre titulaires en deux ans.

Il est vrai que cela ne l'empêche pas de mener, avec constance, la politique que lui dicte le grand patronat. Mardi 23 mars, le journal Aujourd'hui- Le Parisien titrait : « Ce que votre vote a changé ». Pour ce qui est des travailleurs, la réponse tient en un seul mot : rien.

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