Des centaines de milliers de manifestants : Il faut une riposte de l'ensemble des travailleurs !25/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2173.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des centaines de milliers de manifestants : Il faut une riposte de l'ensemble des travailleurs !

Le fait majeur de la journée de grève et de manifestations du 23 mars « pour l'emploi, les salaires et les retraites » à l'appel de la majorité des syndicats ( FO, la CFTC et la CGC avaient refusé de s'y joindre), ce sont les 180 manifestations qui se sont déroulées à travers tout le pays et qui ont réuni des centaines de milliers de participants.

Les syndicats annoncent 800 000 personnes, la police un peu moins de la moitié. Bien des manifestants se sont sentis réconfortés par ce succès encore modeste, car ces manifestations faisaient suite à des mois d'apathie de la part des confédérations syndicales. Pour ce jour, c'était la lutte et la mobilisation qui étaient au cour du débat, et pas les interminables et démoralisants colloques entre syndicats, gouvernement et patronat qui se sont succédé depuis un an.

Il y a juste un an, en mars 2009, on avait annoncé trois millions de manifestants. Une mobilisation qui dans certaines villes de province était historique, pas vue depuis des dizaines d'années. Mais tout s'est passé comme si ce succès avait effrayé... les dirigeants confédéraux des syndicats, et les avait plongés dans un silence assourdissant au moment où les plans de licenciements et de fermetures se multipliaient partout. Cette attitude avait largement contribué à aggraver la démoralisation face aux attaques redoublées du patronat et du gouvernement.

Les manifestations du 23 mars, mais aussi les réactions qui ont lieu dans de nombreuses entreprises, montrent en tout cas que bien des travailleurs seraient prêts à reprendre la lutte pour répondre aux nouvelles attaques qui se profilent, en particulier sur les retraites, mais aussi sur les licenciements, l'emploi et les salaires. C'est d'ailleurs la conclusion que le 23 mars Bernard Thibault tirait lui-même au nom de la CGT, en déclarant : « Il y a un regain de combativité des salariés pour faire admettre aux employeurs qu'il y a un problème de partage des richesses dans ce pays. » Et qu'il s'agisse de l'emploi, des salaires ou des retraites, le problème posé est bien celui du rapport de forces global entre la classe des travailleurs et la classe capitaliste et les gouvernements qui la servent. Mais que fait-on aujourd'hui pour faire que les choses penchent en faveur du monde du travail ?

Est-ce que les dirigeants des deux principaux syndicats ayant appelé à cette journée, la CGT et la CFDT, appellent à se préparer à intensifier l'action pour contraindre le patronat et le gouvernement à satisfaire les revendications vitales pour la survie de dizaines de millions de salariés, retraités et chômeurs ? Non, ils ont ressorti leur vieille demande de « l'organisation d'un nouveau sommet social par Nicolas Sarkozy ». On croit rêver ! Ce « sommet social » s'est déjà tenu l'an dernier. Les dirigeants syndicaux, venus demander un geste après qu'ils ont stoppé le début de mobilisation n'ont reçu de Sarkozy, en dehors de la réaffirmation de sa volonté de continuer les attaques en cours, qu'un maigre lot de consolation : la tenue de « conférences sur l'avenir industriel du pays » qui ne déboucheront évidemment sur rien.

Aujourd'hui, Sarkozy a fait dire et répéter par tous ses ministres qu'il allait continuer et intensifier les « réformes » c'est-à-dire les attaques contre les retraites, les emplois et les salaires. Les confédérations syndicales devraient se rencontrer le 30 mars pour parler de ce qu'elles comptent proposer maintenant. Mais, face à la coalition patronat-gouvernement, la seule issue serait dans une riposte large, profonde et suffisamment déterminée pour faire craindre à tous la colère des travailleurs en lutte.

Voilà la perspective qu'il faudrait proposer à tous les travailleurs du pays, même si une telle mobilisation devrait se faire par étapes successives. En tout cas, c'est au-delà des tergiversations des dirigeants syndicaux, c'est vers cela que les travailleurs devront se décider à aller.

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