Saint-Denis : Éducation sacrifiée, parents et enseignants en colère25/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2173.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Denis : Éducation sacrifiée, parents et enseignants en colère

Près de 700 parents d'élèves et enseignants ont manifesté le 18 mars dans les rues de Saint-Denis pour réclamer des moyens pour l'éducation. Chaque année en effet, la situation dans les écoles de la ville devient plus catastrophique.

Depuis la rentrée de septembre 2009, mille journées d'enseignement n'ont pas été délivrées dans le primaire. Faute de remplaçants, lorsqu'un enseignant est malade, les élèves sont répartis dans les classes, et il arrive qu'une enseignante doive s'occuper de 37 enfants. Comment dans ces conditions leur apprendre quoi que ce soit ? De temps en temps, l'inspection académique nomme des étudiants en CDD pour boucher les trous, alors qu'elle a supprimé massivement les titulaires-remplaçants dont la fonction était justement de pallier les absences. Les dispositifs permettant d'aider les élèves en difficulté ont également été diminués.

Comme le scandaient les parents, c'est toute l'éducation des enfants qui est sacrifiée dès le plus jeune âge, au risque de les pénaliser toute leur vie. Le gouvernement se moque éperdument de ce qu'il peut advenir des jeunes des quartiers populaires. Il n'a que faire des difficultés de tous les parents qui tentent comme ils peuvent d'élever leurs enfants et auraient pour cela besoin d'une école de qualité. C'est ce profond mépris que ressentent les parents qui se sont mobilisés massivement.

Le ras-le-bol s'est d'abord exprimé au travers de réunions communes parents-enseignants de plus en plus nombreuses, qui réunissaient 100 personnes en janvier, 250 en mars. Une dizaine d'écoles ont alors été occupées, ainsi que le collège De Geyter. Devant cette mobilisation, l'inspecteur d'académie n'a pu faire autrement que d'accorder une audience, mais il a commencé par accuser à tort les manifestants d'avoir insulté des inspectrices du primaire. Il s'agissait d'un rideau de fumée destiné à cacher qu'il ne voulait rien céder pour améliorer la situation. La conclusion, exprimée dans une nouvelle assemblée le soir de la manifestation, est donc qu'il faudra revenir plus nombreux, d'autant plus que dans d'autres villes du département les parents se mobilisent contre cette situation scandaleuse.

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