Aux Fonderies du Poitou, c'est à l'occasion des négociations salariales obligatoires, qui avaient lieu le mercredi 17 mars, que plus de 80 % des travailleurs de production - soit 250 ouvriers - se sont mis en grève pendant deux jours, à l'appel de la CGT, contre les propositions de la direction.

Cette grève a démarré dans un contexte difficile, à cause de la faible activité due au marché automobile, dans une fonderie où sont fabriqués des carters moteurs en fonte pour Renault et Fiat. De plus, 2009 a été pour les ouvriers une année où ils ont subi des périodes de chômage partiel.

L'annonce faite par la direction de « voitures cadeaux » pour les cadres dirigeants « méritants », mais aussi celle de fournir à d'autres « cadres âgés » une voiture neuve d'une valeur de 25 000 euros avec carte grise, soi-disant pour compenser le fait que ces derniers n'auraient plus d'augmentation de salaire d'ici la fin de leur carrière, ont convaincu les indécis d'entrer en lutte et de refuser l'augmentation minable proposée par les patrons.

Face au mécontentement, les patrons ont préféré lâcher du lest en faisant passer l'augmentation de salaire de 13 à 20 euros, et en y rajoutant six euros sur une prime mensuelle ouvrière (CMO), un euro de plus par jour de travail sur la prime d'équipe. Ceci représente 47 euros d'augmentation par mois. Par ailleurs, deux primes seront versées à hauteur de 200 euros en mai et en décembre, et les journées forfaitées passeront de sept à six à l'année pour les travailleurs de nuit.

Devant ce relatif petit succès, le vendredi après-midi, l'assemblée générale des grévistes a voté la reprise du travail pour le lundi matin 22 mars, avec le sentiment de s'être fait respecter.