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- Lutte ouvrière n°2173
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Agglomération de Tours (Indre-et-Loire) : Les services de l'Assainissement en grève.
À Tours et dans dix autres communes de l'agglomération, la collecte des ordures ménagères est gérée par la communauté d'agglomération Tour(s)Plus.
Les 184 chauffeurs et ripeurs affectés à cette tâche sont basés dans quatre dépôts, dont le plus gros compte 87 travailleurs. Tous dépôts confondus, les besoins journaliers varient de 110 à 146 agents en fonction des équipes et de la collecte sélective, besoins que la maîtrise ne parvient à couvrir que par d'incessantes jongleries sur les repos et les congés. Jeudi 18 mars, c'est sur ce problème d'effectif que la grève a commencé au dépôt Centre. Début mars, deux auxiliaires travaillant dans le service depuis environ 18 mois, et dont tout le monde espérait la stagiairisation, ont été refoulés lors de la visite médicale préludant à celle-ci. Immédiatement, les agents du Centre se sont mobilisés et ont demandé à la CGT de déposer un préavis de grève pour le 18. Le préavis demandait la stagiairisation des deux travailleurs et, le cas échéant, leur reclassement, la stagiairisation de la quinzaine d'auxiliaires présents dans le service depuis parfois plusieurs années, et l'augmentation des ratios qui viennent limiter les possibilités d'avancement de grades.
Lors de l'entrevue dans le cadre du préavis, la direction s'est engagée à trouver une solution pour les deux auxiliaires. Du coup le 18 mars, à l'assemblée de 5 h 30, seuls 20 travailleurs se mirent en grève sur les 54 présents à l'embauche. Mais ces vingt se donnèrent les moyens d'amplifier le mouvement. À 11 h, une nouvelle assemblée réunissait cette fois-ci 55 grévistes des trois services de l'Assainissement. Puis, avec l'entrée en scène de l'équipe d'après-midi, le mouvement devint largement majoritaire.
L'assemblée du vendredi matin 19 mars précisa les revendications et tous les secteurs de l'Assainissement furent invités à formuler les leurs : il fallait deux embauches chez les mécanos qui entretiennent les bennes, tandis que ceux de la centrale d'air comprimé dénonçaient l'autoritarisme de leur responsable. À 9 h 30 une entrevue eut lieu au siège administratif de Tour(s)Plus, entre le directeur général des services accompagné de quatre cadres et une centaine de grévistes. Tout le monde s'installa dans la grande salle du conseil communautaire, mais les fauteuils de la présidence - plus hauts que les autres - étaient cette fois occupés par les grévistes...
Les discussions durèrent jusqu'à midi et à plusieurs reprises les représentants de la direction se firent renvoyer dans les cordes. Après quoi, les grévistes décidèrent de se retrouver, en grève et en assemblée, lundi 22 mars au matin. Le cas des deux auxiliaires à l'origine de la grève est à présent semble-t-il résolu. Reste à régler le problème des autres auxiliaires, et la question des avancements de grades. encadrés par des « ratios ».
La direction et le président de la communauté d'agglomération, le maire PS de Tours, disent en substance : « On ne peut pas augmenter indéfiniment les pourcentages de nominations, c'est pour l'augmentation des salaires qu'il faut que vous vous battiez. » Les grévistes, en grève aussi mardi 23 contre la politique gouvernementale, répondent : « Depuis des années, les gouvernements successifs ont mené une politique de blocage des salaires en nous renvoyant, au niveau national, vers des augmentations... qu'on nous refuse ensuite au niveau local. Alors, débrouillez-vous comme vous voulez, mais nous ne voulons plus rien entendre. »
Mardi matin 23 mars, plus de cent grévistes étaient réunis à l'assemblée générale de 5 h 30, et les dépôts de Tours et Saint-Pierre-des-Corps bloqués. Dans l'après-midi, les responsables de la communauté d'agglomération rencontraient la CGT et proposaient la stagiairisation de sept auxiliaires. Rien par contre en ce qui concerne les avancements de grades. Une nouvelle rencontre était fixée le lendemain avec la direction, et la grève reconduite au moins jusque-là.