Crédits renouvelables : Lagarde défend les usuriers15/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2150.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crédits renouvelables : Lagarde défend les usuriers

Lundi 12 octobre, la ministre de l'Économie Christine Lagarde s'est à nouveau penchée sur le cas des ménages surendettés. Ils sont près d'un million, en augmentation de 17 % depuis le début de l'année. Et, dans la majorité des cas, il s'agit de personnes à très faibles revenus prises au piège des crédits renouvelables.

Il suffit bien souvent de faire un achat à crédit dans une grande surface pour se trouver dépositaire d'une avance de trésorerie, dite « crédit revolving » (pour renouvelable), constamment renouvelée par l'organisme de crédit qui a partie liée avec le grand magasin. Mais, le taux de crédit pratiqué pouvant aller jusqu'à 20 % par an, le consommateur peut ainsi se trouver endetté pour des années, s'enfoncer petit à petit, jusqu'à couler complètement et devoir recourir à la commission de surendettement.

La ministre propose des modifications marginales de l'encadrement de ces crédits renouvelables, mais elle refuse de les interdire car, dit-elle, « 40 % des achats à La Redoute ou aux Trois Suisses sont réglés avec des cartes de crédit revolving. Il y a des milliers d'emplois à la clé. »

Pourtant ces emplois seraient tout aussi bien préservés, et les possibilités d'achat des consommateurs augmentées, si les taux de crédit étaient abaissés de manière conséquente. La Banque centrale européenne accorde actuellement des crédits aux banques privées à 1 %.

Mais ce serait tuer la poule aux oeufs d'or. Car si les emprunteurs sont les familles à faible revenu et si leur nombre augmente en même temps que le nombre de chômeurs, les prêteurs sont des filiales des grandes banques, de la BNP au Crédit Agricole en passant par le Crédit Mutuel ou des banques créées par la grande distribution elle-même.

Ces grandes banques tiennent à pouvoir continuer à prendre l'argent là où il se trouve, c'est-à-dire chez les pauvres. Car s'ils en détiennent moins que les riches, ils sont beaucoup plus nombreux... et, comme ils n'ont pas le choix, on peut leur imposer 20 % de taux d'intérêt, avec le soutien de l'État qui plus est !

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