Roumanie : La Société Générale contre les travailleurs15/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2150.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Roumanie : La Société Générale contre les travailleurs

La Roumanie a signé en mars dernier un accord afin d'obtenir un prêt de 20 milliards d'euros, en trois tranches successives, auprès du Fonds monétaire international (FMI), de l'Union européenne et de la Banque mondiale. Le FMI avait alors précisé que la troisième tranche, prévue pour décembre prochain, ne sera versée que dans la mesure où d'ici là le gouvernement aura appliqué des mesures d'austérité qui satisfassent les banques.

Le jour même où les modalités de ce chantage étaient fixées, la Société Générale fêtait à Bucarest le dixième anniversaire du rachat de la deuxième banque du pays, la BRD. Frédéric Oudéa, à la tête de la Société Générale, se félicitait alors de « l'initiative du FMI » qui « illustre la confiance des économies occidentales dans le modèle roumain ». « Nous sommes attachés à la Roumanie. La Société Générale est ici pour longtemps », ajoutait-il.

Cet « attachement », la Société Générale l'a fait payer cher à la population laborieuse roumaine. En 2008, elle a réalisé un bénéfice de 370 millions d'euros, en hausse de 46 % par rapport à 2007. Le Figaro précise : « L'établissement a pu s'appuyer sur sa forte rentabilité, mesurée par un coefficient d'exploitation de 43 %. En quatre ans, la banque a ouvert 700 agences. Elle en compte aujourd'hui 930. » Le même journal ajoute cependant que l'année 2009 risque d'être moins faste, car beaucoup de particuliers n'arriveront pas à rembourser leur prêt contracté auprès de la banque. En effet la BRD avait fait des prêts en euros jusqu'au début de 2009, et c'est en euros qu'elle exige d'être remboursée, alors que les travailleurs sont payés en lei, la monnaie locale qui a été dévaluée de 20 %, sans que les salaires et les revenus des ménages soient augmentés. Les remboursements exigés par la banque auprès de la population ont donc fait un bond de 20 % !

Désormais, c'est face à un plan d'austérité du gouvernement que les travailleurs se dressent. « La Roumanie respectera tous ses engagements financiers vis-à-vis des institutions internationales », a déclaré le Premier ministre démocrate-libéral, Emil Boc. La Société Générale figure parmi les responsables des mesures d'austérité, aux côtés de banques autrichiennes avec qui elle partage le contrôle d'une bonne part de l'économie roumaine.

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