Travailleurs sans papiers (Ile-de-France) : Nouvelles grèves pour la régularisation15/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2150.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travailleurs sans papiers (Ile-de-France) : Nouvelles grèves pour la régularisation

Depuis lundi 12 octobre, plus d'un millier de travailleurs sans papiers sont en grève pour obtenir leur régularisation et donc l'amélioration de leurs conditions de travail. Ils sont salariés, principalement dans le bâtiment, les travaux publics, la restauration, le nettoyage, la sécurité, l'aide à la personne, souvent intérimaires ou dans des entreprises sous-traitantes.

Par groupe de cent, ou moins, ils occupent déjà une vingtaine d'entreprises ou sièges patronaux, à Paris et en banlieue, comme celui de la Fédération nationale des travaux publics rue de Berry (VIIIe arrondissement de Paris). Ou bien ils se regroupent par profession, comme les agents de sécurité d'ACP-Protection devant le magasin Monoprix de Strasbourg-Saint-Denis (IIe). En effet Monoprix, par l'intermédiaire de cette société, emploie des salariés sous-payés parce que sans papiers. D'autres se regroupent sur leur lieu de travail, comme Porte-des-Lilas (XXe), pour les ouvriers qui travaillent sur le chantier de prolongation du tramway sur les boulevards des Maréchaux.

En 2008, un mouvement identique de grèves avait permis d'obtenir environ 2 500 régularisations. À l'époque, le gouvernement s'était engagé à simplifier les procédures de régularisation de ces travailleurs en appliquant l'article 40 de la loi du 20 novembre 2007, ouvrant la possibilité de régularisation par la délivrance de cartes de séjour « salarié » pour ceux occupant un emploi. En fait, les blocages administratifs ont persisté, ils se sont même aggravés. Pour des dossiers identiques, le traitement des demandes varie d'une préfecture à l'autre, d'un salarié à l'autre, même occupant des emplois identiques dans la même entreprise !

C'est pour protester contre ces discriminations et les régularisations à la « tête du client », au « goutte à goutte », que plusieurs syndicats et associations ont interpellé le Premier ministre Fillon pour lui rappeler ses engagements non tenus. Ils réclament une circulaire nationale définissant clairement des critères améliorés et simplifiés, pour des régularisations identiques dans tous les départements. Mais, instruits par les luttes passées, les sans-papiers savent que c'est principalement par les grèves qu'ils contraindront le gouvernement et les patrons à des régularisations massives. Ils sont déjà un millier en grève en Ile-de-France.

La CGT, qui coordonne ce mouvement avec l'aide des autres syndicats, prévient : « Tant qu'il n'y aura pas de circulaire claire, nous ne nous adresserons plus aux préfectures où règne l'arbitraire. Nous déposerons directement les dossiers auprès du ministre de l'Immigration, Éric Besson. » En effet le gouvernement doit cesser de priver de tous droits ces salariés indispensables à l'économie, comme il le fait pour le plus grand profit des patrons. Ils travaillent ici, ils cotisent ici, ils vivent ici, exigeons leur régularisation !

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