- Accueil
- Lutte ouvrière n°2150
- Une infirmière inculpée à Amiens : Les criminels sont ceux qui suppriment des postes
Dans les entreprises
Une infirmière inculpée à Amiens : Les criminels sont ceux qui suppriment des postes
Une forte émotion règne chez le personnel hospitalier, à l'hôpital psychiatrique Pinel d'Amiens mais également dans toute la région et au-delà, à la suite de la mise en examen lundi 13 octobre d'une infirmière pour homicide involontaire. Au mois d'août, une malade de cet hôpital a été retrouvée décédée dans une baignoire, dans une eau à 60 degrés. L'infirmière l'avait laissée seule sur sa chaise quelques instants. Elle avait la charge, en tant qu'infirmière, de dix-sept autres malades.
Cet accident est un drame pour la victime et sa famille. Mais l'attitude de l'administration et de l'État, au travers de l'appareil judiciaire, est insupportable. L'affaire remonte au mois d'août, et la presse a révélé que la direction de l'hôpital a fait changer en urgence les mitigeurs d'eau chaude des baignoires, dont sans doute celui de la baignoire incriminée. Aujourd'hui, deux mois après, le directeur s'en prend à l'infirmière en la suspendant et en évoquant une « faute professionnelle » qui est d'avoir laissé seule la malade pendant quelques instants. Mais comment faire, quand on est seule pour s'occuper de dix-huit malades ? Qui donc supprime les postes et demande de travailler dans des conditions inacceptables, tant pour les malades que pour le personnel ? Ce sont bien les responsables des hôpitaux, sous les ordres des représentants du gouvernement, dans le cadre des réductions continuelles de postes.
L'administration des hôpitaux psychiatriques laisse régulièrement les infirmières, les aides-soignantes et les ASH travailler bien en dessous des seuils minimaux de sécurité, et cela toute l'année. Pendant les congés, c'est pire !
La politique officielle, développée depuis des années, consiste à démanteler toute une partie des hôpitaux psychiatriques, avec des fermetures de services ou d'hôpitaux entiers, avec le renvoi d'une partie des malades à la rue.
Ceux qui devraient rendre des comptes de leurs actes criminels, non pas accidentels mais délibérés, ce sont tous ceux qui en ce moment participent à la suppression de dizaines de milliers de postes vitaux pour la prise en charge des patients, et cela dans tous les hôpitaux publics du pays.