Teleperformance (région parisienne) : Performance sociale, zéro15/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2150.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Teleperformance (région parisienne) : Performance sociale, zéro

Teleperformance est une énorme entreprise disposant de 82 000 stations de travail informatisées et plus de 100 000 employés répartis sur 249 centres d'appels dans 47 pays. Cette entreprise a un chiffre d'affaires florissant. Et les bénéfices au premier semestre 2009 sont en hausse de 7,6 %.

En France, Teleperformance emploie 8 000 personnes et ses centres sont des sous-traitants de France Télécom, Bouygues, SFR, ou de compagnies d'assurances ou d'autres. Leader mondial des fournisseurs de services externalisés de gestion de la relation client, de l'assistance technique et du recouvrement de créances, ce groupe géant veut se débarrasser de 500 salariés.

En effet depuis le 16 juin, dans différents sites, les employés se sont mobilisés contre les projets de la direction qui prévoit la fermeture de trois centres en région Ile-de-France : Paris, Montigny-le-Bretonneux dans les Yvelines et Pantin en Seine-Saint-Denis. Seul restera le centre de Guyancourt (Yvelines). La direction prévoit aussi de supprimer 157 postes d'agents de maîtrise, dont 35 sur le site de Lyon Saint-Victorien.

Les salariés et les organisations syndicales ont mené diverses actions : grèves, manifestations, interventions auprès des donneurs d'ordres, France Télécom et autres. Le 8 septembre, des débrayages ont eu lieu sur les sites d'Orléans, Le Mans, Rennes, Toulouse, Lyon et Belfort. Et les salariés en grève de Montigny-le-Bretonneux, Pantin et Guyancourt se sont rassemblés place du Châtelet à Paris. Le 17 septembre, place de la Bourse, au milieu des salariés de la chimie, de l'automobile, la banderole des employés de Teleperformance était bien présente, comme elle l'était le 7 octobre lors du rassemblement devant le siège du Medef.

L'intersyndicale CGT-SUD-FO-CFTC et le Comité d'entreprise ont déposé un référé et le tribunal de grande instance de Paris a suspendu le 22 septembre le PSE (plan dit de sauvegarde de l'emploi !) jusqu'au 1er décembre, sous peine d'une astreinte de 5 000 euros par salarié en cas de modification du contrat de travail ou de licenciement. Et c'est donc le 1er décembre que la justice se prononcera sur le fond et dira si ce plan est annulé ou seulement suspendu.

D'ici là, les syndicats et le personnel comptent bien continuer la mobilisation pour le retrait de toutes les réorganisations, de toutes les suppressions d'emplois, et le maintien des sites en Ile-de-France. La direction prévoit, elle, que 318 personnes de la région parisienne devraient accepter, si elles ne veulent pas être licenciées, une mobilité vers les centres d'Orléans et de Villeneuve-d'Ascq dans le Nord, au mépris de la vie personnelle et familiale.

Oui, les salariés ont en face d'eux un mastodonte, mais ils ont la ferme volonté de le faire reculer, d'autant qu'au problème des suppressions d'emplois s'ajoutent des conditions de travail de plus en plus dures, avec des horaires de folie et un stress permanent.

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