Sanofi Aventis - Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) : La bataille pour la vérité sur l'amiante continue15/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2150.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi Aventis - Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) : La bataille pour la vérité sur l'amiante continue

C'est le titre d'un tract diffusé au personnel par le syndicat CGT des retraités de l'entreprise. Il faut dire que la situation est alarmante. Selon le syndicat, à ce jour 67 travailleurs au moins ont été atteints d'une pathologie consécutive à l'exposition à l'amiante et 27 d'entre eux en sont décédés. Le jour même de la diffusion du tract, un technicien chimiste signalait aux militants présents : « Le chiffre est faux. Les copains, je viens d'apprendre la mort d'un collègue : ça fait 28. » « Ça n'arrête pas » en effet et, depuis le début de l'année, trois nouveaux cas avaient déjà été signalés et deux retraités atteints sont décédés.

Les anciens sont inquiets

Cette maladie, survenant souvent dix, voire vingt ans et plus après l'exposition, touche dans la quasi-totalité des cas les retraités. Ainsi, au début de l'année, on apprenait qu'un ancien ouvrier né en 1925 avait été trouvé porteur de plaques pleurales... en 2008 !

C'est pourquoi on s'attend à ce que des salariés tombent malades de l'amiante pendant des années encore car, de l'amiante, il y en avait en quantité il y a quelques années encore à l'usine, notamment dans l'ancienne chaufferie (le désamiantage du site est toujours en cours). C'est dans ce contexte que le CHSCT de l'usine a déposé un dossier de près de 400 pages au ministère du Travail, pour demander l'inscription de l'usine sur la liste des établissements pouvant bénéficier de la préretraite Acaata (allocation de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante). Mais, comme a répondu une employée du ministère, « le nombre de morts n'est pas retenu dans les critères pris en compte ».

Quant à la direction de l'entreprise, elle n'est guère émue par cette catastrophe sanitaire et humaine. Au journaliste du Parisien qui s'informait auprès de lui pour vérifier les allégations des syndicalistes, Hubert Loetscher, directeur du site de production, répondait : « Les mesures ont été prises quand il le fallait. Notre site contenait de l'amiante mais en quantité acceptable et comme n'importe quelle usine. » Et le pire, en quelque sorte, c'est que d'une certaine façon c'est vrai, puisque c'est en toute légalité que les patrons successifs, de Rhône-Poulenc à Aventis, nous ont empoisonnés avec l'amiante. C'est ce scandale que les « anciens » de Rhône-Poulenc dénoncent, et ils ont tenu une conférence de presse afin que la vérité soit connue aussi en dehors des murs de l'entreprise.

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