La Poste Château-rouge - Paris 18e : La lutte paie !15/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2150.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Château-rouge - Paris 18e : La lutte paie !

À La Poste de Paris-Château-Rouge, après vingt-trois jours de grève, la direction a fini par reculer sur les cinq emplois qu'elle comptait supprimer. Les grévistes sont d'autant plus satisfaits que, jusqu'à l'avant-dernière des nombreuses réunions qu'ils ont eues avec la direction, celle-ci disait qu'il n'était pas question de changer quoi que ce soit. Mais c'est la détermination des grévistes qui a été la plus forte.

Pourtant la direction n'a jamais été en panne d'idées pour les faire plier. Elle a ouvert une partie du bureau en faisant travailler des agents de la brigade de remplacement. Elle a renié sa promesse d'embaucher pour trois mois la femme d'un collègue. Le directeur s'est même couvert de ridicule en exhibant lors d'une réunion une « lettre anonyme », dont le rédacteur ne lui était peut être pas si inconnu que ça, qui dénonçait le comportement des grévistes. Ces méthodes ont fait long feu. Les quatorze grévistes sont passés à dix-sept au retour des absences diverses. L'équipe, présente tous les matins pour décider de la suite à donner au mouvement, est restée soudée du début à la fin.

Les grévistes ont fait connaître leur mouvement, en s'adressant aux 1 500 usagers qui ont signé la pétition. Ils ont participé avec leur banderole à la manifestation nationale des postiers du 22 septembre. Ils ont frappé aux portes des élus municipaux du 18e, obtenant même d'être reçus par Bertrand Delanoë et un élu communiste. Un rassemblement a eu lieu devant le bureau avec les élus de l'arrondissement.

Et puis, le 29 septembre, la direction a décidé de reculer, annonçant le gel du projet jusqu'à juillet 2010.

Tous les emplois ont été gardés, et un collègue en longue maladie a été remplacé. De plus, les régimes de travail restent les mêmes. L'ouverture le samedi après-midi est abandonnée, et le bureau reste ouvert jusqu'à 19 h. Les grévistes ont obtenu le paiement d'un seul jour de grève. Mais comme les collectes de soutien ont bien fonctionné, organisées par les grévistes d'une part et par les syndicats CGT et SUD d'autre part, ils ne sont pas trop inquiets pour leurs finances.

La reprise s'est faite avec le sentiment de s'être fait respecter et c'est la tête haute que les dix-sept collègues sont retournés au travail.

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