Transports en Commun Lyonnais (TCL) : La colère monte01/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2148.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transports en Commun Lyonnais (TCL) : La colère monte

Depuis jeudi 24 septembre, les employés des Transports en commun lyonnais (TCL) sont en grève reconductible chaque jour, avec un préavis de grève déposé pour 99 jours. La grève est très suivie.

La colère des traminots est provoquée par la renégociation des accords d'entreprise. Les accords étaient très anciens, avec 300 articles et usages. Mais, sous prétexte de « dépoussiérage », la direction remet en cause de nombreux acquis. Elle prétend « moderniser » en aggravant les conditions de travail.

Entre autres, elle veut imposer des amplitudes horaires de treize heures, avec un nombre d'heures de conduite effective pouvant aller jusqu'à dix heures. Les temps d'attente entre les périodes de conduite ne pourraient plus être récupérés et seraient versés sur un compteur et payés ultérieurement, sous conditions. De plus, les conducteurs seraient obligatoirement affectés sur trois, voire quatre lignes au lieu d'une seule. Ils ne pourraient plus s'échanger leurs services entre collègues, par exemple pour pouvoir se rendre à un rendez-vous médical. La plus grande mobilité et flexibilité du travail quotidien que la direction veut imposer aux conducteurs leur laisse penser qu'ils vont se retrouver entièrement au service des TCL et qu'il ne leur restera plus beaucoup de vie familiale.

Les négociations avec la direction durent depuis dix-huit mois et les traminots ont déjà fait de nombreuses grèves pour tenter de la faire céder. Début juillet, la direction a présenté les volets rémunération et organisation du travail de son plan Edifis, mais aucun syndicat n'a accepté de le signer. Depuis, elle considère qu'il n'y a plus à revenir dessus.

Les TCL emploient 4 300 employés, en grande majorité des conducteurs. Ils desservent toute la communauté urbaine de Lyon. Le Sytral, qui est l'autorité organisatrice des transports, en a confié l'exploitation à Keolis Lyon. Keolis (dont les principaux actionnaires sont la SNCF, AXA et une caisse de dépôts canadienne) possède 40 % du marché des transports urbains français. Les réformes envisagées sont donc bien plus destinées à augmenter ses bénéfices qu'à rendre service aux usagers. D'ailleurs, les tarifs des TCL sont particulièrement élevés.

Depuis jeudi 24 septembre la grève est bien suivie : les métros et tramways circulent avec des services partiels, en fréquence et en distance, et certains sont parfois remplacés par des bus. Mais les autobus sont les plus touchés par la grève : très peu sont en circulation. Évidemment, pour les usagers, la situation est difficile et tout est fait pour les dresser contre les grévistes.

Ces derniers sont présents dans les dépôts, où parfois ils bloquent les bus le matin. Mais ils manifestent aussi, et le ton et l'exaspération montent. La direction de Keolis Lyon étant intraitable, ils ont demandé successivement au maire (PS) de Lyon, au préfet puis au président (PS) du Sytral de nommer un médiateur, en vain. Lundi soir 28, ils ont donc décidé de poursuivre la grève.

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