La tournée du président : Un prétendu « plan » pour les jeunes01/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2148.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La tournée du président : Un prétendu « plan » pour les jeunes

Sarkozy est une nouvelle fois monté sur scène, sur le pont cette fois, puisque c'était en Avignon, avec un nouveau plan, pour une nouvelle cause : la jeunesse. Mais ce ne fut qu'un discours de plus, et rien qui puisse créer des emplois.

La mesure présidentielle qui a fait couler le plus d'encre, annoncée mardi 29 septembre, est l'extension du revenu de solidarité active, le RSA, aux jeunes de moins de 25 ans. Attention, ce ne sera pas à tous les jeunes chômeurs... Uniquement à ceux qui se retrouvent au chômage après avoir travaillé 3 600 heures sur trois ans, soit un peu plus de deux ans de travail à temps plein sur ces trois années.

C'est véritablement se moquer du monde, et tout particulièrement des jeunes qui cherchent du boulot. Car quand ils en trouvent, c'est - au mieux - pour trois mois par-ci, deux mois par-là, espacés par de longues périodes de chômage ; parfois, ce n'est que pour quelques semaines et, le plus souvent, ils ne trouvent rien du tout. Ce sont ceux-là qui plongent dès le début de la vie que l'on dit « active » dans la précarité.

Officiellement, ils sont près de 650 000 jeunes de moins de 25 ans à ne pas avoir de travail, soit un taux de chômage de... 23 % ! Et c'est sans compter tous les jeunes qui sont miraculeusement sortis des statistiques du chômage pour avoir trouvé un petit boulot ou un stage bidon, ou ont repris de guerre lasse une formation. Selon les estimations relevées dans la presse, le RSA version jeunesse sauce Sarkozy concernerait 160 000 jeunes. Et pour les 500 000 autres ? Rien !

Mais cela n'empêche pas des ministres et autres députés ou supporters UMP de crier au loup et de s'insurger contre cette mesure qui installerait les jeunes « dans l'assistanat pour la vie entière. » Sans doute pensent-ils à leurs amis industriels et banquiers, que l'État assiste sans vergogne avec ses deniers, mais à coups de milliards ceux-là, pas pour les quelques centaines d'euros d'un RSA.

En leur temps respectif, Balladur avait promu son CIP, le contrat d'insertion professionnelle, et Villepin son CPE, le contrat de première embauche, avec l'accueil que l'on sait de la part de la jeunesse. Reste à souhaiter que celle-ci dise de la même façon ce qu'elle pense du RSA de Sarkozy.

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