Les facteurs du bureau Colbert devront, comme leurs collègues du guichet, déménager d'ici peu pour se retrouver à la gare d'Arenc, à plusieurs kilomètres de leur lieu de distribution.

Mais déjà, ils n'en peuvent plus des tournées à rallonge. Le plan « facteur d'avenir », signé l'an dernier, entérine le principe de l'auto-remplacement. En plus de leur tournée habituelle, les facteurs doivent se partager une tournée supplémentaire, la tournée sécable, les lundis, mardis et mercredis. Cette tournée supplémentaire est théoriquement assurée en fin de semaine par un « facteur qualité », c'est-à-dire un remplaçant. Comme ce remplaçant doit aussi remplacer les absences de ses collègues, il doit être lui-même remplacé par un facteur « rouleur »... Et ce schéma d'organisation du travail, s'il est bien huilé sur le papier de ceux qui l'ont pensé, coince dans la pratique chaque semaine. Dès qu'il y a des malades, cela tourne à la catastrophe.

Les facteurs, même les plus expérimentés, finissent leur tournée de plus en plus tard et travaillent désormais tous les samedis. Quant aux remplaçants et intérimaires, ils terminent souvent très tard. D'ailleurs, de nombreux intérimaires et CDD embauchés partent écoeurés après quelques jours, voyant qu'ils ne viendront jamais à bout des tournées imparties.

Tout ce que la direction a trouvé à dire devant ces départs en série, c'est que ces jeunes ne sont pas « efficaces » !