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Leur société
Budget 2010 : L'argent de la population détourné au profit des plus riches
Dans une interview au Journal du Dimanche du 24 septembre, Fillon a donné l'orientation du budget et de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010, qui devait être présentée quelques jours plus tard à l'Assemblée nationale.
Aucune surprise dans ces annonces. Elles font sans sourciller le constat d'un déficit colossal. Celui-ci atteindrait près de 140 milliards pour 2009 (116 milliards selon certaines sources), qui s'ajouteront à la dette de l'État, la portant à 1 400 milliards d'euros ! Cette dette est une source d'enrichissement permanent des banquiers, une rente garantie par l'État et une des premières sources des dépenses publiques. Le service de la dette coûte en effet à l'État plus que ne lui rapporte l'impôt sur le revenu : 50 milliards, qui reviennent aux banques avant même que l'État ait dépensé le premier sou.
La cause de l'aggravation du déficit du budget réside bien sûr dans la crise économique, qui a provoqué un recul des recettes budgétaires. Les impôts sur les bénéfices des sociétés se sont réduits. Mais, comme le reconnaissait cet été le ministre du Budget Woerth, ce n'est pas tant dû à la baisse des profits, qui restent plantureux, qu'à des « provisions comptables » faites par les entreprises, autrement dit aux opérations de leurs services de comptabilité afin qu'elles puissent continuer à distribuer des dividendes aux actionnaires sans avoir à payer d'impôts. D'un autre côté, la politique de l'État, qui consiste à tout faire pour garantir les revenus de la bourgeoisie, est responsable de ce déficit. Cette année, ce que Fillon appelle pudiquement « le soutien à la trésorerie des entreprises » a coûté 11 milliards d'euros et le « plan de relance » près de 8,5 milliards d'euros. Ces cadeaux plus ou moins directs au patronat creusent le déficit et annoncent de nouvelles attaques contre les travailleurs.
Les mesures annoncées vont d'ailleurs directement dans ce sens-là. D'un côté, de nouveaux cadeaux sont faits au patronat avec la suppression partielle de la taxe professionnelle. « Six milliards d'exonérations d'un seul coup », se vante ainsi Fillon. « Et 12 milliards en 2010 grâce à l'effet de trésorerie ». Et ce n'est qu'un aspect des multiples aides et déductions d'impôts - comme le remboursement du crédit d'impôt-recherche - qui atterrissent en fin de compte dans les poches des actionnaires. Sans oublier les réductions de dépenses publiques qui s'attaquent directement à la population.
L'État organise un véritable détournement de l'argent public au profit des plus riches.