La Poste - Paris 20e arrondissement : Un jour de colère01/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2148.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Paris 20e arrondissement : Un jour de colère

qui rabaisse les prétentions de la direction

Le 24 septembre, c'était jour de colère à la poste de Paris 20. Pas loin d'une centaine de postiers, les trois quarts de ceux qui travaillaient ce jour-là, se sont rassemblés pour aller dire clairement à la direction locale qu'ils ne veulent pas entendre parler d'une nouvelle extension du travail en sous-effectif. Ils ont eu gain de cause.

Déjà cet été, les facteurs de Paris 20, comme ceux d'autres bureaux, avaient dû vivre pendant un mois une organisation du travail pénible, qui consiste à effectuer la distribution du courrier à deux au lieu de trois par quartier les samedis et les lundis, et à trois au lieu de quatre les autres jours. Toute l'année aussi, des tournées surchargées semblables surviennent dès lors qu'il y a une absence non prévue à l'avance, par exemple pour maladie. La direction considère que c'est aux collègues de celui qui est en arrêt de faire le travail à sa place. Ce système de la « marguerite », comme disent les facteurs, leur est imposé sous peine de sanction.

À Paris 20, la direction aurait voulu étendre ce travail en sous-effectif à cinq jours fixés à l'avance dans l'année. Elle prétendait agir pour le bien des postiers puisque accepter ces jours, expliquait-elle, est une condition pour pouvoir bénéficier d'une prime. Son montant, sur un an, varie entre 150 et 300 euros, elle peut monter en principe jusqu'à 450 euros, mais c'est pratiquement impossible. Le chantage n'a pas eu l'effet escompté. « La prime, on s'en fout », ont dit bien fort plusieurs facteurs lors du rassemblement, à la surprise de la direction. Celle-ci a eu un peu de mal à comprendre que des travailleurs, même très mal payés, ne veulent pas se crever au boulot pour 10 euros par mois ! Et qu'ils entendent se faire respecter.

La direction a reporté sa réponse au lendemain. Vendredi 25 septembre à la fin du service, la nuit ayant porté conseil, elle a finalement annoncé que les cinq jours en sous-effectif, qui lui tenaient tellement à coeur la veille, c'était maintenant « poubelle ».

À la prise de service, la section syndicale CGT avait pris la précaution de distribuer un tract et de proposer une pétition, signée en un rien de temps. Quasiment tout le monde s'était donné un moyen de se joindre pour se communiquer la réponse de la direction. C'est donc pour savourer son recul que les SMS ont été envoyés.

Partager