Guinée-Conakry : La junte militaire massacre01/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2148.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guinée-Conakry : La junte militaire massacre

Tirs sans sommations, femmes violées puis abattues, opposants tabassés : les témoignages se multiplient concernant le bain de sang organisé par la junte militaire, lundi 28 septembre, lors d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry contre l'éventuelle candidature du chef de la junte à la présidentielle de janvier prochain.

Les exactions de la soldatesque se sont poursuivies toute la journée dans les quartiers populaires et, le lendemain, plusieurs personnes ont encore été abattues en pleine rue. Selon certains témoins, on dénombrerait plus de 150 morts.

Pour tenter de minimiser sa responsabilité dans ces tueries, le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, a affirmé « ne pas contrôler toutes les activités de l'armée ».

Difficile de croire qu'il n'est pas l'initiateur de cette répression sanglante. Camara s'est emparé du pouvoir à la faveur d'un coup d'État militaire en décembre 2008, après le décès de l'ancien président et dictateur Lasana Conté. À l'époque, la junte disait vouloir en finir avec la corruption, les trafics de drogue et prétendait vouloir juger ceux qui s'étaient illégalement enrichis. Elle promettait également d'organiser rapidement des élections pour redonner le pouvoir à des civils.

Dix mois après, on est loin de ces promesses. Depuis le coup d'État, les militaires n'ont cessé de vivre sur le dos de la population, pillant les maisons, rançonnant les commerçants et volant des voitures avec lesquelles ils paradent dans les rues. L'armée est aussi toujours au centre des trafics de stupéfiants. Camara ne semble donc pas vouloir lâcher le pouvoir.

Par contre, il a tout à craindre de l'exaspération d'une population qui, à plusieurs reprises dans le passé, notamment lors de la vague de grèves de 2007, a montré sa combativité.

En organisant cette répression sanglante, Camara a sans doute voulu prendre les devants. Mais il n'est pas sûr que cela ne provoque pas une plus vive réaction populaire.

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