Arrêts maladie «injustifiés» : Une campagne de plus contre les salariés10/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2132.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Arrêts maladie «injustifiés» : Une campagne de plus contre les salariés

La Sécurité sociale annonce que les versements d'indemnités journalières pour arrêt de travail ont augmenté de 6,4 % au premier trimestre 2009. Au même moment, la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) publie le bilan de ses opérations de contrôle des arrêts maladie en 2008 et annonce que plus de 10 % d'entre eux seraient injustifiés ou trop longs.

La Cnam a surveillé en particulier les arrêts de longue durée, de plus de quarante-cinq jours, et recommandé au médecin-conseil de suggérer la reprise d'un travail léger ou à temps partiel quand c'est possible, ou de prévenir l'entreprise, avec l'accord de l'assuré, si celui-ci n'est plus en mesure de reprendre son poste. Elle a ciblé, pour les arrêts plus courts, les lombalgies et les temps partiels thérapeutiques.

Il y a peu, un député UMP proposait qu'on puisse travailler durant un arrêt maladie, tentative rejetée, vu l'ampleur des protestations. Maintenant, uniquement pour des impératifs budgétaires, il s'agirait de faire payer les salariés par la suppression des indemnités journalières ou le retour illico à son poste, ou pire peut-être, la signification à son patron que le travailleur est inapte, avec quel avenir ? La porte ?

Car on sait bien qu'il n'existe quasiment plus dans les entreprises de postes « doux », que partout ceux qui restent au travail le font dans des conditions de plus en plus dures. Le gouvernement lui-même fait une campagne d'information sur les TMS, troubles musculo-squelettiques, qui se sont accrus avec une organisation du travail visant de plus en plus à la rentabilité. Mais il n'est pas question pour lui de contrôler les conditions de travail et de sanctionner les patrons. Il est plus facile de s'en prendre aux salariés, globalement considérés comme des fraudeurs en puissance quand ils s'arrêtent.

On prévoit une hausse du déficit de la Sécurité sociale qui passerait de 20 milliards en 2009 à 30 milliards en 2010 ; quelle que soit la validité de ces chiffres, il est clair - et le gouvernement le reconnaît lui-même - que cette augmentation sera due au chômage et à la baisse des cotisations sociales. Ce sont évidemment les licenciements et la volonté du patronat de faire payer la crise aux salariés qui plombent les caisses de la Sécurité sociale, pas les prétendus « fraudeurs »... ce qui n'empêche pas de tenter de leur faire porter le chapeau.

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