Six des huit dirigeants des centrales syndicales qui ont appelé aux précédentes journées de grève et de manifestations ont été reçus à l'Élysée le 8 juin. La raison officielle était que le président souhaitait les consulter dans le cadre de son intervention devant l'Organisation internationale du travail réunie quelques jours plus tard à Genève.

Mais Sarkozy connaît parfaitement l'ampleur du chômage et de la baisse du pouvoir d'achat des classes populaires ! La rencontre avec les dirigeants syndicaux n'a pour fonction que de laisser croire, à ceux qui le veulent bien, qu'un dialogue est possible entre un Sarkozy entièrement dévoué au grand patronat et l'ensemble de ceux - salariés, chômeurs, retraités, pensionnés - à qui les capitalistes font payer la crise.

De leur côté, les huit organisations syndicales signataires d'un appel commun à la journée de manifestations du samedi 13 juin exigent du gouvernement une revalorisation du smic, des minima sociaux, pensions et retraites. Mais déjà ce dernier a annoncé exclure tout « coup de pouce » au smic en juillet ; quant au reste... Le simple maintien des 13 500 suppressions de postes dans l'Éducation nationale à la rentrée 2009 est un exemple direct de la politique gouvernementale qui poursuit la dégradation des services publics au lieu de donner l'exemple et d'embaucher.

Au moment où les fermetures de sites, les suppressions d'emplois, les mises en chômage partiel s'intensifient, au moment où les ministres et les économistes se succèdent pour annoncer la poursuite, l'aggravation de la crise, comme pour les préparer au pire, il n'y a pas d'autre solution pour les classes laborieuses, même si la volonté de lutte des syndicats n'est pas évidente, que de faire étalage de leur force, qui est dans leur nombre, leur rôle dans la société, et d'être nombreux dans la rue le 13 juin.