Car les effets du blocage des salaires deviennent insupportables. Une très grande partie des grévistes est composée de jeunes de 25 à 35 ans, chargés de famille et qui gagnent à peine 1 100 i net au démarrage ou 1 200 i après quelques augmentations individuelles. Après plus de 20 ans, voire 30 ans d'ancienneté, on atteint péniblement les 1 600 i nets. Et les primes annuelles ne font qu'éviter de couler complètement. Par ailleurs, depuis des mois il faut fournir de plus en plus d'efforts pour que les pensions soient payées en temps et en heure, des volontaires ont même été sollicités pour des heures supplémentaires le samedi. Alors que le manque de personnel est criant, le budget 2009 prévoit encore huit postes de moins !

Les grévistes, applaudis et soutenus par le reste du personnel, manifestent avec sifflets et sirènes partout dans la Cramif, dans les services, la cour, aux entrées en criant : « La coupe est pleine, ça va déborder ! Qu'est-ce qu'on veut ? 15 points ! Pour qui ? Pour tous ! »

Pour témoigner sa solidarité face à la direction, l'encadrement des services Invalidité s'est mis en grève une journée vendredi 5 juin. Mardi 9 juin, une délégation de grévistes s'est adressée à 200 assurés sociaux, nouvellement attributaires d'une pension d'invalidité, convoqués pour une conférence d'information... et a été applaudie !

La direction de son côté est restée quasiment muette. Elle a même fait fermer la porte au nez des invalides qui se présentaient à l'accueil, alors que les quelques non-grévistes se chargeaient de les recevoir les premiers jours.

Le directeur général, en déplacement à l'étranger, n'a délégué aucun pouvoir et n'a fait proposer qu'une ridicule prime ponctuelle de 300 i. Il déclare ne vouloir aucune mesure générale, systématique et pérenne... oubliant vite qu'il y a quatre ans, une nouvelle classification a accordé 60 points d'augmentation (400 i) à tous les agents de direction !

Alors, les grévistes restent déterminés, ne comptent pas lâcher et ils ont bien raison !