Allemagne : Les sociaux-démocrates, perdants de la « Grande coalition »10/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2132.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Les sociaux-démocrates, perdants de la « Grande coalition »

L'Allemagne est le pays qui envoie le plus de députés au Parlement européen. Près de 1 200 candidats figuraient sur 32 listes concourant pour les 99 sièges.

Comme ailleurs, la participation au scrutin a été relativement faible et n'a pas dépassé 43,3 %, à peine plus qu'en 2004. Le principal parti de droite, la CDU d'Angela Merkel (Union chrétienne-démocrate) arrive en tête à l'échelle nationale et remporte, avec son alliée bavaroise de la CSU (chrétiens-sociaux), 42 sièges, soit sept de moins qu'il y a cinq ans, reculant de 44,5 % des voix à 37,9 %.

Les sociaux-démocrates du SPD gardent 23 sièges tout en reculant quelque peu, de 21,5 à 20,8 % des voix. Adversaires de la droite dans l'élection, ils gouvernent avec elle au sein de la « Grande coalition », dont F.W. Steinmeier est à la fois ministre des Affaires extérieures et vice-chancelier, aux côtés de la chancelière et sur la même politique : faire payer la crise aux couches populaires.

Tandis que les Verts obtiennent sensiblement le même score (12,1 % contre 11,9 et 14 sièges contre 13), le petit parti de droite FDP (libéral) passe de 6,1 à 11 % et gagne 5 sièges, passant de 7 à 12. De son côté, le parti de gauche d'Oskar Lafontaine, Die Linke, dépasse quelque peu le score obtenu en 2004 par sa principale composante, le PDS (proche de l'ancien parti communiste de l'ex-RDA), avec 7,5 % des voix et 8 sièges ; à noter que, dans plusieurs villes ouvrières de l'est, c'est le parti Die Linke qui arrive en tête, devançant la CDU ou le SPD.

Face au thème de campagne d'Angela Merkel, « Pour une Europe forte qui nous protège », les slogans « comparatifs » du SPD comme « Les requins de la finance voteraient FDP » ou « Les salaires au rabais voteraient CDU » n'ont semble-t-il pas convaincu les électeurs des milieux les plus touchés par la crise, notamment les victimes du plan Hartz IV, attaque contre les chômeurs mise en place par le chancelier SPD Schröder en 2005, avec le soutien de la CDU, les travailleurs à temps partiel non choisi ou les 3,5 millions de chômeurs officiellement recensés. À Berlin par exemple, des statistiques révèlent que seul un jeune de 18 à 25 ans sur quatre s'est déplacé, alors qu'un tiers l'avaient fait il y a cinq ans.

Alors que depuis janvier le taux de chômage oscille entre 8,2 et 8,6 % et que des milliers de salariés subissent le chômage partiel, on rencontre toujours dans plusieurs secteurs des salaires à 5 euros de l'heure. La crise est là et bien là, les exportations en recul de près de 29 % en avril 2009 par rapport à avril 2008 en attestent. Dans ce contexte, quelques mois avant les élections législatives, le SPD de Steinmeier peut s'inquiéter de la stagnation de ses résultats : les travailleurs, eux, ont d'autres enjeux à défendre.

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