Goodyear-Amiens : Contre les licenciements, colère et détermination10/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2132.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Goodyear-Amiens : Contre les licenciements, colère et détermination

À peine remis du concert donné la veille pour soutenir leur lutte, les ouvriers de Goodyear se sont retrouvés samedi 6 juin au matin devant leur usine. De là, certains en grève (ceux de l'équipe du week-end), d'autres en repos, ils sont partis à environ 120 voitures bien remplies retrouver les salariés de Continental à Clairoix, à une centaine de kilomètres. Une manifestation des travailleurs de Goodyear, Continental et Lear s'en est suivie jusqu'au centre de Compiègne.

Depuis l'annonce du licenciement des 817 ouvriers produisant les pneus de voitures de tourisme dix jours auparavant, c'était la seconde journée d'action massive paralysant l'usine. Les 400 ouvriers du secteur des pneus agricoles sont également de la partie. Ils savent qu'ils sont eux aussi condamnés à plus ou moins brève échéance.

Lors des neuf derniers mois, Goodyear a licencié 7 800 salariés de par le monde. Aux 1 400 salariés du site d'Amiens, il faut ajouter un nombre équivalent de travailleurs de la sous-traitance et d'intérimaires qui sont eux aussi condamnés au chômage, et à terme à la misère dans ce bassin d'emploi déjà sinistré. Pourtant lors de son bilan du second trimestre 2008, le géant du pneumatique annonçait un bénéfice de 75 millions de dollars.

C'est avec joie que les ouvriers de Goodyear ont pris connaissance des acquis arrachés par ceux de Continental. Lors de la visite de l'usine organisée par les travailleurs de Continental, ils ont pu constater à quel point ils avaient eu raison de ne pas accepter le chantage proposé depuis deux ans par la direction : des investissements en échange de licenciements et de la dégradation de leurs conditions de travail. Ils ont pu voir en effet les machines neuves installées suite à l'acceptation du plan de sauvegarde du site de Clairoix (passage aux 40 heures sans augmentation de salaire). Des machines qui sont restées on ne peut plus neuves car les ouvriers n'ont pas eu le temps de les voir en service avant l'annonce de la fermeture.

Ces années de résistance et de grèves sont un atout pour les travailleurs de Goodyear. Ils seront de nouveau en grève le jeudi 11 juin pour aller manifester devant le siège de l'entreprise à Rueil-Malmaison.

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