Malakoff-Médéric - Saint-Quentin-en-Yvelines : Guillaume Sarkozy aux commandes10/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2132.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Malakoff-Médéric - Saint-Quentin-en-Yvelines : Guillaume Sarkozy aux commandes

Au groupe Malakoff-Médéric, issu de la fusion récente de deux groupes d'institutions de retraites complémentaires et de prévoyance, et dirigé par Guillaume Sarkozy, la direction générale vient de lancer son « pacte 2012 » à grand renfort de réunions de managers, de vidéos, de rassemblements-apéros. Il s'agit de nous convaincre que, contre crise et marées, grâce au dynamisme de ses dirigeants, le groupe va se développer. Pour cela, le groupe fait de la pub, va ouvrir des « boutiques » pour vendre des contrats de mutuelle, lancer une marque commerciale, développer des centres d'appels pour répondre aux clients, créer de nouveaux produits appelés « services à la personne »...

La direction veut nous faire croire que nous sommes « tous ensemble au service des clients pour répondre à leur attente », mais dans le contexte actuel, plus d'un salarié est resté sceptique, les « clients » du groupe étant le plus souvent des ouvriers de l'industrie automobile ou de la sidérurgie, touchés de plein fouet par le chômage total ou partiel, et dont Malakoff-Médéric ne va pas augmenter la retraite.

Quand la direction parle de la crise économique, c'est pour annoncer qu'elle veut réaliser 50 à 100 millions d'euros d'économies d'ici fin 2010. C'est là que les mesures prises à notre encontre pleuvent. Elle veut en effet profiter de la fusion pour s'attaquer aux emplois et aux conditions de travail. Elle a décidé de mettre fin aux CDD : à Saint-Quentin, 75 collègues étaient en CDD en avril ; dans quelques mois, ce sera 75 chômeurs de plus, et des piles de travail supplémentaire pour les autres. Dans le même temps, les départs de CDI ne devraient être remplacés que dans la proportion d'un sur deux, voire d'un sur trois.

La direction a décidé aussi de séparer les activités de retraite complémentaire Agirc-Arrco des activités de prévoyance, et donc de déménager des services sur des sites parfois distants de plusieurs centaines de kilomètres. Faire cette séparation va entraîner pour nous et pour les retraités ou les cotisants des complications intolérables. Entre autres, un millier d'employés vont devoir choisir entre déménager ou changer complètement de travail.

La direction veut aussi rebattre les cartes de l'immobilier et répartir autrement ses activités à Paris et à Saint-Quentin-en-Yvelines. Les projets ne sont pas définitifs - et changent souvent - mais à Saint-Quentin, un nouvel immeuble, Ravel-Rachmaninov, est en voie d'achèvement. Il est nettement plus éloigné de la gare et comporte des « open-spaces », ces bureaux collectifs dans lesquels une centaine de salariés sont censés se supporter mutuellement. Tout cela montre le peu de cas que la direction fait de nos conditions de travail.

Ces décisions sont souvent aggravées quand elles sont relayées et mises en oeuvre par certains responsables trop zélés. Les réorganisations pleuvent. Des services sont sectorisés, d'autres sont regroupés, d'autres externalisés. Quand un chef annonce un changement, nous n'avons qu'un très bref délai pour « choisir » notre sort. De tout cela n'émerge qu'une chose : une grande pagaille.

Le sentiment unanime des salariés est donc le ras-le-bol. D'autant que toutes ces manoeuvres arrivent dans la foulée de reclassifications, dont l'application a suscité mécontentement et indignation et pour lesquelles il y a tellement de recours que leur examen n'est pas terminé. De nombreux salariés ont exprimé leur compréhension et leur solidarité avec les luttes des travailleurs dont l'usine devait fermer. Pour nous non plus, il n'est pas dit que nous laisserons passer tous ces plans sans réagir. Dans certains secteurs, on commence même à organiser des débrayages...

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