Parti Socialiste : Un parti réformiste ? Mais pour quelles réformes ?23/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2073.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parti Socialiste : Un parti réformiste ? Mais pour quelles réformes ?

La direction du PS vient de rendre public le texte de sa « déclaration de principe » destinée à définir son identité pour le XXIe siècle. Ce texte, le cinquième depuis la fondation du Parti Socialiste en 1905, marquerait, nous disent les commentateurs, la rupture avec son passé car il n'y figure plus aucune référence à une transformation révolutionnaire de la société. Il est vrai que la version précédente, qui datait de 1990 n'avait rien de bien subversif, définissant le PS comme un « parti de rassemblement qui met le réformisme au service des espérances révolutionnaires. »

Le PS deviendrait donc désormais officiellement un parti réformiste, exclusivement réformiste : la grande nouvelle ! Il aura fallu ce texte, et les commentaires des journalistes pour que l'on apprenne qu'il existait encore, dans le recoin caché d'un texte oublié, une vague allusion à la révolution. Pourtant cela fait très, très longtemps que le Parti Socialiste et ses homologues à l'échelle internationale ont rompu avec toute idée de révolution.

Pire, quand ils se sont trouvés véritablement confrontés à une révolution sociale et politique, ils se sont rangés au côté des contre-révolutionnaires et de la soldatesque la plus réactionnaire, prenant plus que leur part dans son écrasement. Et cela ne date pas d'hier, mais de 1919, quand les sociaux-démocrates allemands partagèrent la responsabilité de la répression et de l'assassinat de Karl Liebknecht et de Rosa Luxembourg et quand ils se rangèrent parmi les adversaires actifs de la révolution russe.

Il y a donc belle lurette que le PS a abandonné tout ce qui pouvait le rattacher, dans sa pratique, aux idées révolutionnaires. Et le réformisme dont il se réclame, qu'il résume aujourd'hui par la formule « aller vers l'idéal et comprendre le réel », s'est toujours traduit par la trahison de l'idéal pour se prosterner devant le réel, manière hypocrite de baptiser le système d'exploitation et d'injustice que le PS a géré avec loyauté, et même avec zèle, quand les circonstances l'ont conduit à diriger les affaires du pays. Car où sont donc les réformes essentielles dues à des ministres socialistes qui permettraient que l'on puisse qualifier le PS de parti réformiste ? Ce parti réformiste est un parti réformiste sans réforme.

Il a fallu une centaine d'années pour que le PS abandonne toute référence à la transformation révolutionnaire de la société. Combien en faudra-t-il pour qu'il jette aux orties son étiquette socialiste qui fait encore mauvais genre, pour s'intituler « parti réaliste ? »

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