« Emploi » des seniors : Le gouvernement s'acharne23/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2073.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Emploi » des seniors : Le gouvernement s'acharne

Et une attaque de plus contre les chômeurs ! Décidément le gouvernement ne sait plus quoi proposer ou rabâcher pour convaincre que les chômeurs sont un boulet, et en particulier, ces derniers temps, les chômeurs âgés. Après avoir parlé de les obliger à retourner postuler pour un emploi, même s'ils ont dépassé 57 ans, voilà maintenant qu'on évoque la possibilité d'imposer aux entreprises un quota de 5 % de salariés de plus de 55 ans, sous peine de payer un malus.

Comme toutes les annonces de ce type, celle-ci a suscité des réactions vives, elle a obligé un ministre - quand ce n'est pas Lagarde, c'est Bertrand - à démentir, sans vraiment démentir, et elle a contribué à enfoncer le clou de la démagogie contre ceux qu'on présente comme des inutiles assistés !

Cette fois-ci, les invectives sont venues aussi du côté du patronat qui trouve scandaleux qu'on envisage d'imposer une pénalité financière à une entreprise qui ne remplirait pas son quota : quelle injustice ce serait, par exemple, pour le pauvre patron d'une fabrique de jeux vidéo que de se voir pénalisé pour un déficit en seniors alors que son personnel ne peut être recruté que parmi les jeunes ! Non, les patrons préféreraient de loin qu'on assouplisse le cumul-emploi retraite.

Et comme par hasard, Xavier Bertrand, ministre du Travail, est à peu près du même avis. Finalement, il « ne croit pas aux quotas » ni, de toute évidence, aux sanctions financières dans ce domaine : la contribution Delalande, une taxe que les entreprises licenciant un salarié âgé de plus de 50 ans devaient payer depuis 1987, a été supprimée au premier janvier 2008.

Alors, il reste des « pistes », selon les propres termes du ministre : il y aurait le « tutorat » d'un jeune par un travailleur plus âgé, qui est simplement de la poudre aux yeux. Mais il y aurait aussi, et surtout plus sérieux : le cumul emploi-retraite en révisant les plafonds - de ressources ou de temps ? - qui limitent l'application de cette mesure. Cumuler une retraite amputée, parce qu'on n'aura pas eu toutes ses annuités, et un salaire réduit parce qu'on ne tiendra plus compte de votre ancienneté et de votre qualification : voilà comment le patronat et le gouvernement envisagent l'emploi des seniors !

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