Alstom Hydro - Belfort : Succès d'une grève pour les salaires.23/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2073.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom Hydro - Belfort : Succès d'une grève pour les salaires.

Alstom Hydro France, entreprise détenue à parts égales par Alstom et Bouygues, fabrique des turbines et alternateurs hydrauliques. Elle compte 900 salariés dans trois unités en France, à Belfort, Grenoble et Levallois. À Belfort, nous sommes 85, moitié cadres et moitié techniciens, il n'y a pas d'atelier. Aux premières réunions de négociation sur les salaires, non seulement la direction proposait des augmentations inférieures à celles des autres filiales Alstom, mais elle ne voulait pas entendre parler d'augmentation générale : c'était 3,7 % au mérite.

Une pétition intersyndicale CFDT-FO signée de tout le personnel non cadre a été remise, avec débrayage à l'appui, et est restée lettre morte. Un cahier de revendications a été établi, exigeant 70 euros pour tous, en plus des 3,7 % d'augmentations individuelles, et accompagné d'un deuxième débrayage bien suivi aussi. La grève a été décidée le jeudi 17 avril, jour où se tenait une troisième réunion direction-syndicats de tous les sites. Nouvelle « proposition » de la direction : presque tout le monde aurait une augmentation, avec un mini de 50 euros.

Comme nous tenions à notre revendication de 70 euros pour tous, la grève suivie par la quasi-totalité des techniciens a continué, en invitant la presse locale et en collant des affiches partout dans le bâtiment. Tôt le lendemain matin, le directeur courait dans tous les sens pour les arracher ! Accompagné de la DRH, il nous a alors tous réunis durant toute la journée. Au début, il ne concédait encore que 60 euros pour tous, avant de lâcher enfin dans l'après-midi 4 % d'augmentation « individuelle » pour tout le monde, avec un minimum de 70 euros, sauf pour quelques-uns qui auraient entre 60 et 70 euros.

La suspension de la grève a été décidée, tout en nous donnant les moyens de vérifier dès la fin du mois si tout le monde aura bien eu l'augmentation annoncée.

La politique de division liée à ces augmentations dites individuelles, ou au mérite, n'a pas été complètement battue en brèche, mais cette grève a tout de même fait nettement reculer la direction. Et puis, c'est très rare que les « bureaux » se mettent en grève... jusqu'à présent !

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