SNCF : La direction veut rentabiliser les travailleurs du Fret.23/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2073.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : La direction veut rentabiliser les travailleurs du Fret.

La direction SNCF a commencé à discuter « avec les syndicats afin de modifier la réglementation du travail des conducteurs affectés au Fret ». Une première rencontre a eu lieu le 27 mars, au cours de laquelle la direction a exposé sa façon de voir les choses. Ça promet !

Elle commence par prévoir d'allonger le temps de travail et d'augmenter la disponibilité à son service des conducteurs, en particulier pour le travail de nuit. Actuellement, lorsque la journée de travail comporte 5 heures de conduite dont au moins deux heures dans la période comprise entre 0 h 30 et 4 h 30, la durée maximum de travail est de 7 heures, durée que la direction envisage de porter à 9 h 30, avec le retour de coupures pour les pauses, comme cela avait lieu avant la grève de... 1969.

De même, la SNCF voudrait allonger l'amplitude d'une journée de travail en normale de 11 heures à 12 heures, sachant que le travail dit « de jour » à la SNCF commence à 4 h 31 et finit à 0 h 29. La direction souhaiterait également réduire annuellement le nombre de « repos doubles » (deux jours consécutifs) de 52 à 40, avec pour conséquence un nombre de « repos simples » (d'une journée seulement), pris après cinq jours de travail, en augmentation. Aujourd'hui, elle est tenue d'attribuer au minimum douze repos les samedis-dimanches, mais elle envisage de transformer certains de ces repos en dimanches-lundis.

Lorsqu'aujourd'hui il faut finir à 19 heures au plus tard avant de partir en repos, la direction envisage que la fin de service se fasse en fonction de l'arrivée du train Fret, ce qui reviendrait à définir la disponibilité des conducteurs en fonction des désirs des entreprises clientes, c'est-à-dire des patrons.

Ces projets ne concernent pas seulement les conducteurs, mais bien tous les travailleurs de Fret SNCF. Et s'ils entraient en pratique, ils reviendraient à faire un retour en arrière de quelque quarante ans, remettant en cause les acquis de bien des luttes passées. Et même si la direction propose en compensation quelques dizaines d'euros supplémentaires, les cheminots savent que la fatigue du travail de nuit, par exemple, n'a pas de prix. Comme ils disent, « le travail de nuit, nuit ».

Après la remise en cause des régimes spéciaux de retraites, le gouvernement et la direction se croient peut-être tout permis. Mais les cheminots sont loin d'avoir dit leur dernier mot, dans cette période où tous les métiers de la SNCF sont attaqués.

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