Tous les travailleurs sans papiers doivent être régularisés !23/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2073.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tous les travailleurs sans papiers doivent être régularisés !

Devant l'extension du mouvement de grève des sans-papiers, Hortefeux vient de demander à cinq préfets des départements d'Ile-de-France d'examiner les dossiers des grévistes. Ils le seront au cas par cas, a tenu à réaffirmer le gouvernement. Mais dès mercredi 23 avril c'est, d'un coup, un gros cas de centaines de demandes de régularisation que la CGT a déposées en préfecture.

Les grévistes, plus de 600 au début de la semaine du 20 avril, sont regroupés par profession et occupent une vingtaine de sites et des restaurants parfois prestigieux, comme celui de l'île de la Jatte à Neuilly-sur-Seine où la famille Sarkozy avait sa table réservée et où neuf cuisiniers et serveurs réclament leur régularisation. Les grévistes dénoncent leur surexploitation et l'hypocrisie des pouvoirs publics, qui leur refusent tout droit alors qu'ils travaillent et payent des impôts et des cotisations sociales.

Ils protestent contre les lois discriminatoires du gouvernement. Par exemple, la circulaire du 20 décembre 2007 recense 150 métiers qui manquent de main-d'oeuvre ouvrière, dans le bâtiment, l'hôtellerie, la restauration, l'agriculture, l'entretien et les services aux particuliers. L'occupation de ces postes de travail donne droit à un titre de séjour, mais uniquement pour les étrangers originaires de l'Union européenne, alors qu'actuellement et depuis des années ces emplois sont occupés par des milliers de sans-papiers, principalement originaires de pays d'Afrique francophone, qui tous devraient être régularisés, au lieu d'être condamnés à rester clandestins ! Mais jusqu'à maintenant, à part des cas exceptionnels, le gouvernement non seulement refuse de les régulariser, mais leur mène la chasse chaque jour dans les chantiers, les ateliers et les arrière-cours de restaurants.

Cette grève a révélé au grand jour les pratiques illégales de patrons qui aujourd'hui, craignant pour la bonne marche de leur entreprise, « découvrent » que leurs employés sont sans papiers et qu'il faudrait les régulariser. Les deux syndicats patronaux de l'hôtellerie-restauration s'inquiètent de l'extension de la grève à la veille de la saison touristique et ils demandent à Hortefeux d'arrêter ses tergiversations au cas par cas, en procédant à une régularisation globale des 100 000 sans-papiers que, maintenant, ils admettent employer dans leurs cafés et restaurants !

Malgré les menaces de licenciements et d'expulsions, des travailleurs sans papiers étendent leur mouvement en Ile-de-France et dans des villes de province. Une marche de sans-papiers est partie de Lille le 15 avril et prévoit d'arriver, par étapes, à Paris le 10 mai.

Face au patronat, travailleurs français et immigrés sont une seule classe ouvrière, qui doit soutenir ces luttes et ces occupations et exiger la régularisation globale de tous les sans-papiers !

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