La SNCF vient de racheter la majorité des actions de sa filiale Géodis, spécialisée dans le transport de marchandises par camion. Le groupe SNCF, qui possédait déjà près de 43 % des actions de Géodis, deviendrait ainsi, comme dit le nouveau président Guillaume Pépy, un leader européen pour le Fret, rassemblant entre ses mains l'essentiel du trafic par rail et par route.

Pourtant, jusque-là, en matière de transport des marchandises par camion, la SNCF n'était pas dépourvue : le groupe comprend des filiales de transport combiné (comme Naviland Cargo, Novatrans, Sefergie), ou de transport spécialisé (comme VFLI, Logistra, Fret International). Mais alors que, sous prétexte de recentrage, la SNCF programme 6 000 suppressions d'emplois au Fret ferroviaire, la fermeture de triages et de sites et la diminution importante du volume d'activité par rail, ce rachat des actions Géodis signifie qu'un accent supplémentaire sera mis sur le transport par camion. Avec les risques accrus que cela signifie pour tous les usagers des routes et autoroutes. Pour une société de chemin de fer qui se veut performante, c'est un comble !

De plus, l'opération de rachat des actions devrait coûter quelque 600 millions d'euros à la SNCF, argent qui ira dans la poche des actionnaires, remboursés chacun à la hauteur de 135 euros par action. Autant dire qu'au moment où l'ensemble de l'encadrement ressasse qu'il faut faire des économies, se serrer la ceinture et faire bonne figure à l'absence d'augmentation des salaires, ce rachat est très, très mal perçu par les travailleurs !