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Dans les entreprises
Creil : Renault condamné à réintégrer quatre salariés jetés à la rue depuis deux ans
Le juge départiteur du Conseil des prud'hommes de Créteil a, dans un jugement du 6 décembre dernier, condamné la filiale à 100 % de Renault SCO à Creil, à réintégrer quatre salariés qui avaient été interdits d'usine depuis octobre 1997. Elle est condamnée à payer tous les arriérés de salaires depuis cette date et voit l'obligation de réintégration non seulement accompagnée de l'exécution provisoire mais d'une astreinte de 300 francs par jour de retard.
Tout a commencé en octobre 1997 quand ces quatre salariés qui assuraient le nettoyage se virent interdire par les gardiens l'entrée de l'usine. Renault avait décidé de reprendre directement l'activité qui était confiée jusque-là à un prestataire, mais sans vouloir reprendre le personnel. Les salariés se retrouvaient interdits de travail et de paye, mais sans être licenciés.
La filiale de Renault, SCO, avait été mise sur pied dans le cadre de la liquidation de Chausson, suite à un dur conflit, afin de limiter le nombre de suppressions d'emplois. Renault s'engageait à donner, pour quelques années, du travail à 150 personnes. Les quatre salariés, qui effectuaient le nettoyage des ateliers et qui travaillaient sur le site Chausson depuis plus de vingt ans avec des employeurs successifs, furent repris avec le reste des 150 autres personnes, au 1er avril 1996.
Mais pour économiser quatre emplois, les dirigeants de Renault annoncèrent d'un coup que, le 1er octobre 1997, l'activité de nettoyage serait reprise mais sans les salariés.
Les victimes ne se laissèrent pas faire. Et se firent entendre, recueillirent le soutien de la grande majorité du personnel de SCO, ex-Chausson. Elles dénoncèrent ce scandale à Gennevilliers, anciennement Chausson et siège Renault. Avec l'aide du Syndicat Démocratique Chausson, elles engagèrent des poursuites judiciaires devant le Conseil des prud'hommes de Créteil pour exiger d'être considérées comme salariées de la filiale Renault de plein droit. Elles gagnèrent en référé, mais perdirent en appel. La procédure redémarra devant les conseils des prud'hommes pour aboutir à la reconnaissance de leurs droits, le 6 décembre dernier.
Le jugement a été pris comme une gifle pour leur patron, Renault.
Correspondant LO
Au Crédit Agricole d'Ile-de-France, le lendemain de la signature des 35 h, nous avons tous reçu un courrier du directeur.
" Pour favoriser votre adaptation professionnelle et personnelle, dit-il, j'ai souhaité que chacun d'entre vous puisse se doter et doter sa famille d'un équipement informatique multimédia à des conditions financières particulièrement attractives ".
Oh, attractives, pas vraiment ! Car il faudra payer de 5 820 F à 8 820 F sur 3 ans selon le matériel choisi.
Et ce Monsieur de continuer : " A l'aube du prochain millénaire... les progrès techniques nous placent dans un autre univers, notre rôle commercial, notre avenir est en jeu ". Cet " autre univers " dont il parle resemble fort à l'ancien, avec les soirées et les week-ends à travailler en plus.
Et pour ceux qui ne seraient pas tentés ou ne mordraient pas d'emblée à l'hameçon, il y va de son petit couplet sur nos enfants " qui dès aujourd'hui pourront évoluer naturellemnt dans le monde de l'information ".
Le travail à domicile, c'est bien connu, toute la famille s'y met !
Bref, 35 h au boulot mais combien à la maison ? Et tout cela pour le même salaire. Finalement, le " cadeau ", c'est plutôt pour le Crédit Agricole.